Depuis sa création en 2005, le Palmarès a distingué 66 jeunes professionnels.
En un peu plus de dix ans d’existence, le Palmarès des jeunes urbanistes a consacré six promotions (2005, 2007, 2010, 2012, 2014 et 2016). Le Palmarès 2016 présente-t-il une singularité ? Réponse de François Bertrand, sous-directeur de l’aménagement durable (DGALN), co-président avec Ariella Masboungi du jury 2016 : « La sélection de cette année confirme ce que l’on a vu s’installer au fil des sessions, à savoir l’engagement des candidats sur des territoires ruraux en manque d’ingénierie, la place grandissante des actions éphémères, la prise en compte des différents temps de l’aménagement, notamment par l’utilisation des temps morts du projet ainsi que la co-construction citoyenne et la réutilisation du foncier et du bâti vacant pour de nouveaux usages ».
L’Atelier Altern a été créé en 2008 par Aurélien Zoia et Sylvain Morin, tous deux paysagistes diplômés de l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. Implanté à sa création à Mons-en-Baroeul, l’atelier a également une antenne à Pantin. Aurélien Zoia est désormais paysagiste-conseil de l’État et Sylvain Morin enseigne à l’École de Blois. Leur agence oeuvre essentiellement dans les domaines de maîtrise d’oeuvre d’espaces publics et de projets de territoires urbains et ruraux (SCOT, PLU, études urbaines, trames vertes et bleues…). Ses animateurs prônent un urbanisme paysager et écologique.
www.atelieraltern.com
Romain Champy, formé à la philosophie, à la sociologie et aux sciences politiques, diplômé de l’Institut français d’urbanisme (IFU), exerce la fonction de directeur des projets à la société publique locale (SPL) Euralille à Lille. Sa posture s’accompagne d’une forme de scepticisme qu’il explique ainsi : « Se nourrir de données empiriques sur le monde social, refuser les prénotions, maintenir une attitude compréhensive, voilà un cocktail qui souvent me conduit à douter des vertus que l’on prête à l’aménagement et aux projets urbains ». Ce qui ne l’empêche pas, bien au contraire, d’avoir particulièrement investi le projet Saint-Sauveur d’Euralille.
www.spl-euralille.fr
GRAU est une agence d’architecture et d’urbanisme fondée à Paris en 2010 par Susanne Eliasson et Anthony Jammes, tous deux diplômés de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles. L’agence oriente son travail sur les problématiques liées à l’habitat à travers des projets de renouvellement urbain, des études stratégiques de densification de territoires, des projets architecturaux, des travaux de recherche (l’urbanisme horizontal). Elle accorde une attention soutenue à la qualité de la représentation.
www.grau-net.com
Mulle & Parmentier : Félix Mulle (Atelier de l’Ourcq) et Loïc Parmentier (atelier de Montrottier) font partie avec Simon Teyssou (Le Rouget, Cantal) et Mathieu Bennet (Saint- Céré, Lot) du collectif Virage fondé en 2014. Ce collectif réunit quatre ateliers d’architecture, dont trois pratiquent dans et depuis le milieu rural (Montrottier est une petite commune des monts du Lyonnais). « En tant qu’architectes en milieu rural, notre première responsabilité vis-vis du territoire est de nous rendre disponible. Nos ateliers fonctionnent comme des guichets, que les particuliers ou les élus des petites communes peuvent solliciter pour un simple conseil, un avis », expliquent Félix Mulle et Loïc Parmentier. Ils interviennent aussi en banlieue, en proposant une approche frugale de l’aménagement des espaces publics.
www.felix-mulle.com
www.atelierdemontrottier.archi
www.virage.archi
Antoine Petitjean, architecte-urbaniste, collabore depuis 2008 avec l’atelier Philippe Madec, pour lequel il pilote en tant qu’associé des projets d’urbanisme et de grand territoire. Enseignant à l’École d’urbanisme de Paris et à l’École du paysage de Versailles (antenne marseillaise) et co-auteur de plusieurs ouvrages sur les politiques urbaines, il mène en parallèle des projets événementiels sur l’espace public pour plusieurs grandes villes européennes.
www.atelierphilippemadec.fr
L’association Plateau urbain réunit des professionnels de formations différentes : Simon Laisney (directeur général), analyste immobilier, Cécile Altaber, urbaniste et philosophe, Laura Petibon, urbaniste, Mélusine Hucault, architecte-urbaniste, Jean-Baptiste Roussat, géographe, Simon Labussière, urbaniste, chercheur, Camille Lefèbvre, communication urbaine, Élise Ruth Robstad, architecte et artiste, Gautier Le Bail, gestionnaire immobilier, Paul Citron (président), urbaniste, chercheur, Nicolas Persyn, urbaniste, chercheur, Sylvan White, urbaniste, Mathias Rouet, urbaniste. Elle est née d’une idée : utiliser temporairement la partie vacante et obsolète du parc immobilier. Et veut jouer le rôle d’interface entre ce marché ignoré et la demande pour ce type d’espace, dans une optique sociale et non lucrative. Plateau urbain entend à la fois lutter contre la vacance et agir comme catalyseur de la création d’entreprises, d’associations, de projets artistiques.
www.plateau-urbain.com
Ville ouverte a été créée en 2005 par Gwenaëlle d’Abovilleet Pierre-Antoine Tiercelin, urbanistes. C’est une agence rassemblant 25 personnes aux profils variés (urbanistes, programmistes, ingénieurs, architecte, sociologue, cartographes), qui s’efforce de faire un urbanisme pour les personnes et avec elles. « Nous observons longuement et nous dialoguons avec ceux qui, physiquement, s’inscrivent dans l’espace, l’habitent, se le représentent », expliquent ses animateurs. Leur positionnement professionnel « est le plus souvent celui d’un accompagnement, que le jargon nomme “assistance à” ».
www.ville-ouverte.com
YA + K : l’histoire de cette agence s’enracine dans un réseau d’étudiants de l’École d’architecture de Paris- Belleville, Étienne Delprat et Yassine Elkherfih, avec Anouk Goelo, architecte et designer, rejoints ensuite par Audrey Moizo, urbaniste, et Alexis Gouin, architecte. YA + K regroupe ainsi de jeunes professionnels qui portent une attention particulière aux dimensions immatérielles (culturelle, anthropologique…) pour produire la ville au quotidien. L’équipe promeut une forme d’urbanisme intermédiaire qui vise à accompagner les latences, à investir les creux spatiaux et temporels. Il s’agit pour elle d’initier des dynamiques de co-production et d’appropriation d’espaces publics ou d’équipements par ceux qui les pratiquent.
www.yaplusk.org
Pour en savoir plus
Le traditionnel ouvrage consacré au lauréat du Grand Prix est paru sous le titre Le Plaisir de l’urbanisme. Il est intégralement consacré au parcours d’Ariella Masboungi, puisque le jury n’a pas retenu, en 2016, de nominés (cf. la note de lecture de Jean-Pierre Orfeuil p. 81).
En même temps est paru le livre Jouer avec l’incertitude consacré au Palmarès des jeunes urbanistes 2016-2017, qui présente les huit équipes lauréates.
Le Plaisir de l’urbanisme, coordination éditoriale : Olivia Barbet-Massin, Éditions Parenthèses (co-édition DGALN/ministère du Logement et de l’Habitat durable), 2016.
Jouer avec l’incertitude. Palmarès des jeunes urbanistes 2016-2017, Isabel Diaz et Clémence Champenois (dir.), coordination éditoriale : Olivia Barbet-Massin, Éditions Parenthèses (co-édition ministère du Logement et de l’Habitat durable), 2016.