Dans la deuxième ville de Colombie, les traces de la violence ont disparu du paysage urbain mais restent dans les esprits.
« On ne vient pas à Medellin pour voir des buildings mais des choses qui ont du sens », soutient Sergio Fajardo, l’ancien maire de la cité, l’un des hommes qui l’ont fait passer, au début du siècle, « de la peur à l’espoir ». Prenons donc la route – escarpée, comme beaucoup dans la deuxième ville de Colombie – vers la Comuna 13 (le treizième arrondissement). Et, à l’orée de son quartier, retrouvons Daryo Hidalgo ; le crâne rasé, la casquette de travers et le collier de barbe d’un prédicateur. Ce gamin-là n’a pas entendu que du R’n’B couler dans ses oreilles.
Il y avait aussi des rafales de mitraillettes, des sifflets de police, des rivières de pleurs.
Il avait douze ans, en 2002, quand l’armée et des para-militaires ont mené dans la comuna deux raids qui entachent aujourd’hui encore la mémoire nationale : les opérations Mariscal et Orion. L’offensive contre les mafias et groupes de guérilla a débordé sur la population civile : des centaines d’habitants ont été arrêtés sans motif légal, des dizaines ont été blessés ou tués.
Daryo a connu la guerre urbaine.
Quatorze ans plus tard, il est musicien, peintre de rue et guide touristique dans ce même coin de Medellin.
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