Arabofuturs. Science-fiction et nouveaux imaginaires
(Jusqu’au 27 octobre 2024)
Depuis plus de vingt ans, les pays arabes du golfe Persique nous produisent de la science-fiction à plein tubes, avec des villes futuristes comme Dubaï et ses constructions pharaoniques, le projet Masdar City, également dans les Émirats arabes unis, ou encore le projet Neom, en Arabie Saoudite – dont on ne sait toujours pas s’il tiendra du miracle ou du mirage.
C’est également à l’orée des années 2000 que des artistes du monde arabe et de ses diasporas se sont emparés de la fiction spéculative « pour rêver les mondes de demain et dresser un constat sans détour sur l’évolution des sociétés », comme le proclame l’exposition « Arabofuturs » à l’Institut du monde arabe (IMA).
Cette manifestation d’art contemporain s’est donné pour objectif de présenter les nouveaux imaginaires arabes à travers le travail de 18 artistes. Qu’ils soient vidéastes, plasticiens, photographes ou performeurs, tous sont auteurs et autrices de « contre-récits émancipateurs » sur des thèmes aussi divers que fondamentaux : mondialisation, modernité, écologie, migrations, genre ou décolonisation. Jack Lang, président de l’IMA, les voit aussi questionner « l’urbanisation galopante, l’arrimage de la technologie au consumérisme, la prolifération de l’asphalte et du verre… »
Des réflexions très actuelles sur les excès du Gulf Futurism au récit d’une invasion extraterrestre de Damas, l’exposition, qui s’est construite dans une démarche transnationale (les artistes sont saoudiens, marocains, libanais, syriens, palestiniens, tunisiens, américains, anglais ou français), s’articule autour d’un parcours « pensé comme un vaisseau, partant de la réalité la plus palpable de notre monde et allant explorer des futurs de plus en plus irréels et alternatifs », ainsi que l’expliquent les commissaires Élodie Bouffard et Nawel Dehina. Notons que le contingent des artistes d’« Arabofuturs » est composé autant d’hommes que de femmes, une donnée loin d’être neutre.
Enfin, autour de l’exposition sont également proposées des soirées consacrées au cinéma arabe et des rencontres littéraires avec des auteurs de science-fiction du monde arabe.
Rodolphe Casso
Institut du monde arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard
75005 Paris
www.imarabe.org