Attractivité d’une métropole intermédiaire. Enjeux clermontois
Milhan Chaze, Jean-Charles Edouard, Hélène Mainet
(Autrement-POPSU, 2023, 112 pages, 7,50 euros)
Ce nouveau cahier du POPSU (dans le cadre du programme Métropoles), consacré à Clermont-Ferrand, propose d’analyser les ressorts de l’attractivité, à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif, d’une métropole dite « intermédiaire », ne disposant donc pas des atouts d’une grande capitale régionale. Fruit de recherches conjointes d’enseignants du cru, cette étude permet de comprendre que, contre certains préjugés, l’emprise spatiale de la métropole clermontoise – créée en 2018 – rayonne bien au-delà des limites de l’ex-région Auvergne, notamment sur le plan universitaire et hospitalier.
Or, le fait que cette attractivité soit mal connue joue précisément en défaveur de Clermont-Ferrand, qui peine ainsi à se faire (re)connaître dans la compétition territoriale française. En réalité, elle fait partie des métropoles intermédiaires françaises les plus attractives et les plus dynamiques, avec un profil économique équilibré et une capacité de commandement renouvelée, grâce à une main‑d’œuvre qualifiée et la présence de sièges sociaux (Michelin, bien entendu) et d’entreprises de haute technologie sur son territoire.
Dans un second temps, les auteurs analysent « la mise en politiques » de l’attractivité métropolitaine de Clermont-Ferrand, en étudiant les projets d’aménagement menés depuis une dizaine d’années, en particulier en matière résidentielle, dans leur dimension interterritoriale (avec un effort de coordination avec les territoires voisins, qui reste à parfaire) à partir des différents documents d’urbanisme. Ainsi, dans le plan local d’urbanisme en cours de la métropole, la place de l’attractivité est désormais explicite avec une forte ambition sur le plan qualitatif. L’ouvrage met en relief les transformations actuelles de l’attractivité au sein d’une métropole intermédiaire, Clermont-Ferrand souhaitant désormais miser sur le bien vivre et la qualité de vie plutôt que sur une injonction à la compétitivité. Cela pose la question de ce qu’une métropole comme celle-ci peut désirer pour se projeter dans un futur incertain sur le plan politique et environnemental. Clermont-Ferrand a fait de cette incertitude une occasion de redéfinir son image et ses stratégies de développement.
Damien Augias