Baudrillard et le monstre (l’architecture)
Jean-Louis Violeau
(Parenthèses, 2024, 144 pages, 24 euros)
Ceci n’est pas un livre sur Baudrillard, ou plutôt si, mais au milieu de nombreuses figures des sciences humaines et sociales et de différents domaines artistiques, spectateurs autant qu’acteurs de la dé/re/composition du monde durant les années charnières (1968–2000), celles de l’affermissement discret (derrière les simulacres) de l’emprise globale du capital suprême. Ceci n’est pas non plus un livre sur l’architecture, ou plutôt si, mais sur son déplacement depuis le domaine des arts vers celui de la technique, et depuis le champ politique vers les marchés commerciaux et médiatiques. Ceci est un livre sur le basculement de nos sociétés, de l’appauvrissement « utile » de la pensée et de l’assèchement des possibles. Ou comment Renzo Piano, qui a gagné (avec Richard Rodgers), à 34 ans, contre toute attente, le concours de Beaubourg, est aujourd’hui un simple soldat des PPP auprès des majors de l’immobilier.
Julien Meyrignac