Phi­lippe Pujol

(Jul­liard, 2024, 224 pages, 19,90 euros)

Le jour­na­liste mar­seillais clôt sa tri­lo­gie consa­crée à la face sombre de la cité pho­céenne, ou com­ment le « Monstre » dont il a été ques­tion dévore ses propres enfants en les rédui­sant en qua­si-escla­vage ; quand il ne les éli­mine pas phy­si­que­ment. Phi­lippe Pujol, ici, s’intéresse en effet à celles et ceux qui sont à la fois les acteurs (mineurs) et les vic­times de ce sys­tème sans pitié. Des vies bri­sées par les drogues, les balles qui mutilent « à titre d’exemple ». La thèse de l’auteur ? Le sys­tème tient sur­tout par le fait que tous ces jeunes sont avant tout vul­né­rables. La poli­tique de la ville ou la répres­sion poli­cière ne peuvent tenir comme solu­tion à long terme. Selon lui, il y aurait à peu près 2 000 esclaves de la drogue à Mar­seille. Un plan, même en grand, sera-t-il suf­fi­sant pour venir à bout de ce « Monstre » aux mul­tiples rami­fi­ca­tions ? Rien n’est moins sûr en vérité.

Thi­bault Tellier