Foules
(Jusqu’au 6 août 2023)
« Dans un monde densément peuplé, que ce soit d’humains ou d’avatars virtuels sur les réseaux sociaux, la foule tend à devenir notre quotidien », écrit Bruno Maquart, président d’Universcience. Dans les transports, les grands magasins ou les salles de concert, nous sommes entourés de nos semblables, et nous nous confondons dans une masse. La Cité des sciences interroge notre rapport à la foule dans le cadre d’une exposition ludique et riche en apprentissages.
« Que se passe-t-il concrètement lorsque nous faisons foule ? » « Comment comprendre ce phénomène singulier, qui est bien plus que la simple somme des parties ? » Par un décorticage minutieux du concept de « foule », défini comme des « individus en interaction », cette exposition tentera d’y répondre en tissant le fil rouge de la densité. L’objectif : changer l’imaginaire collectif de la foule, plutôt négatif.
Le visiteur sera convié à endosser le rôle d’un « foulologue », « tantôt au sein de la foule pour mieux la vivre, tantôt en dehors pour mieux la comprendre ». Tandis que les lois physiques permettent de comprendre ces « chorégraphies urbaines » sous haute densité, la foule sera expliquée par les sciences comportementales à faible densité. La première partie de cette exposition est consacrée aux foules compactes. Tels des grains qui se pressent, ces masses humaines ultra-denses se fragilisent involontairement. « Les ondes de compression que l’on observe à l’œil nu entre les individus ressemblent à celles qui peuvent se propager dans l’eau. »
Le visiteur sera ensuite plongé dans les abysses de la vision anthropologique de la notion. En 1963, Edward T. Hall invente le champ d’études de la « proxémie », qui analyse les réglages de distance physique entre les individus dans la vie quotidienne. Inconsciemment, nous fluidifions la circulation urbaine et ajustons notre distance à nos voisins. Une projection au sol permettra de comprendre ce phénomène plutôt fascinant.
L’immersion se poursuivra au cœur de nos avatars numériques, par une projection murale de « datavisualisation » Twitter, le Politoscope. Même digitalement, la foule laisse à voir des communautés d’utilisateurs… et une polarisation des débats. Si votre curiosité n’a pas été rassasiée, la Cité des sciences décline cette exposition autour d’un jeu de société, un escape game et un journal d’exposition.
Cité des sciences et de l’industrie
30, avenue Corentin-Cariou
75019 Paris