Histoire naturelle de l’architecture
(Jusqu’au 8 juillet 2023)
Comment le climat, les épidémies et l’énergie ont façonné la ville et les bâtiments
L’architecture est née pour maintenir notre température à 37 °C. Au gré des épidémies et des conditions naturelles, la ville s’est transformée pour améliorer les conditions de vie humaine. L’architecte Philippe Rahm a imaginé cette exposition en partant d’un constat : « L’histoire de l’architecture et de la ville, telle que nous la connaissons depuis la seconde moitié du XXe siècle, a le plus souvent été relue sous les prismes politique, social et culturel, oubliant les raisons physiques, climatiques ou sanitaires qui l’ont pourtant fondée, de l’aménagement urbain à la forme des bâtiments. » Il faut remonter au temps de l’empereur Auguste (63 av. J.-C. – 14 apr. J.-C.) pour retrouver le premier manuel technique, De architectura, écrit par l’architecte Vitruve, dont les préceptes seront suivis jusqu’au XVIIe siècle.
L’exposition est proposée en trois parcours chronologiques : l’histoire inédite de l’architecture et des villes fondée sur les causes naturelles, énergétiques ou sanitaires ; l’évolution des matériaux de construction ; l’évolution au travers d’objets échelle 1 : des énergies et des techniques d’éclairage. Philippe Rahm s’est appuyé sur des travaux pluridisciplinaires pour la construire : chimie, fiction, histoire, philosophe, paléontologie pour appréhender l’architecture comme un phénomène culturel. Dix-huit questions loufoques et pourtant bien sérieuses offrent un nouveau regard sur cet art de concevoir les édifices : « Comment les petits pois ont fait s’élever l’architecture gothique ? » (IV) ; « Comment un brin de menthe invente les parcs urbains du XIXe siècle ? » (VII).
L’exposition retrace, par exemple, le lien de cause à effet entre la naissance de la ville moderne et l’éruption d’un volcan indonésien en 1815, qui provoqua une épidémie de choléra mondiale, en raison d’un voile de poussière bouleversant l’écosystème climatique. Les métropoles européennes lancent alors des plans de planification urbaine, afin de limiter la propagation de nouvelles maladies, et inventent les « boulevards à vent », surnommés ainsi en raison de leur largeur.
Vous apprendrez également le rôle des antibiotiques dans le retour vers la ville dans les années 1950, grâce à un plan de reconstruction bâti sur un programme sanitaire moderniste en France. Ludique, cette exposition (créée par le Pavillon de l’Arsenal) se veut avant tout pédagogique, pour affronter les défis environnementaux et sanitaires à venir.
CAUE Rhône Métropole
6 bis, quai Saint-Vincent
69001 Lyon