La Métropole sous observation environnementale. L’Observatoire climat urbain et qualité de l’air à Dijon
Anne Jégou, Nadège Martiny, Yves Richard, Thomas Thévenin
(Autrement-POPSU, 2024, 80 pages, 7,50 euros)
Pour affronter et atténuer des phénomènes climatiques et environnementaux tels que les canicules, la dégradation de la qualité de l’air et l’érosion de la biodiversité en ville, la Métropole de Dijon a décidé de mettre en place un réseau de mesure des températures urbaines et de la qualité de l’air à l’échelle locale. Cette démarche pionnière a rassemblé un comité d’élus, de techniciens et de scientifiques, afin d’équiper la capitale bourguignonne d’un observatoire environnemental, véritable laboratoire à ciel ouvert qui renforce la capacité des pouvoirs locaux à s’emparer de la maîtrise des îlots de chaleur urbains et à expérimenter des nouvelles manières de s’adapter au réchauffement climatique.
C’est pour retracer cette expérience exemplaire, qui questionne les modalités de l’action publique dans un contexte contraint sur le plan du développement urbain, qu’une équipe d’enseignants-chercheurs de l’université de Dijon (Anne Jégou, Nadège Martiny, Yves Richard et Thomas Thévenin) a consacré ce cahier POPSU-Métropoles à cette problématique inspirante pour d’autres territoires. En effet, les études sur le climat urbain en France ont longtemps été peu développées et limitées à l’agglomération parisienne. Or, la loi NOTRe de 2015 a conféré aux régions et aux métropoles des compétences élargies en matière de politique climat-air-énergie, avec des leviers importants dans les transports et l’aménagement du territoire.
Ainsi, en termes d’observation environnementale, des stations ont été déployées au sein des parcs urbains du territoire de la métropole dijonnaise, afin de mieux documenter les potentiels îlots de fraîcheur urbains au sein des espaces verts, y compris de taille modeste (parfois moins d’un hectare), et d’étudier leur impact sur la biodiversité. Cette démarche s’appuie notamment sur des systèmes autonomes, alimentés à 100 % à l’énergie solaire, afin de pouvoir s’implanter dans des environnements contraints en termes d’accès au réseau d’électricité. Les auteurs consacrent une partie intéressante de leur étude à l’implication des citoyens dans cette démarche d’observation environnementale, dans un contexte de sensibilité accrue de la population aux canicules et à la pollution atmosphérique. En définitive, cette démarche joue un rôle décisif de prévention et d’adaptation pour accompagner les trajectoires de transition.
Damien Augias