Paris animal, histoire et récits d’une ville vivante
(Jusqu’au 3 septembre 2023)
Création du Pavillon de l’Arsenal, cette exposition propose de « construire une histoire animale de Paris », ainsi que le précisent Henri Bony, architecte et enseignant, et Léa Mosconi, architecte et docteure en architecture, qui dirigent la manifestation. Il est clair que le monde animal de la capitale est largement méconnu, voire ignoré, tout comme sa riche contribution à l’histoire de la ville.
Car hormis les quelque 100 000 chiens et 250 000 chats possédés par les Parisiens, d’autres vies grouillent partout autour d’eux. Dans un cimetière comme celui du Père-Lachaise, 140 espèces d’animaux sauvages et 62 espèces d’oiseaux s’épanouissent : pic-vert, mésange, roitelet, geai, pinson, corneille, fouine, mulot, chauve-souris, hérisson, renard… Ailleurs, dans les hauteurs des monuments et des cheminées, nichent le faucon pèlerin, le pigeon colombin, l’hirondelle de fenêtre… « Aujourd’hui, des architectes intègrent même cette dimension d’accueil du vivant dès la conception des bâtiments. »
Ce n’est pas tout : les mares, évoquées longuement dans le n° 431 de la revue Urbanisme, mai-juin 2023 (lire p. 21), accueillent le crapaud commun, le canard colvert, la poule d’eau, l’orthétrum réticulé (une espèce de libellule) ou le héron cendré. Quant à la Seine, qui a vu doubler le nombre d’espèces de ses poissons ces trente dernières années, elle est un lieu de passage pour le saumon atlantique, la grande alose, l’esturgeon, la truite de mer ou l’anguille (des espèces cependant inquiétées par l’artificialisation des lits du fleuve, les écluses, les barrages, la surpêche et l’introduction d’espèces exotiques).
Bien moins connu est le cerf élaphe, ou cerf d’Europe, une espèce que la fragmentation des zones boisées au sud de Paris a obligé à se scinder en trois bassins de population, qui peinent aujourd’hui à communiquer.
Mais une fois dressé l’inventaire de l’aimable bestiaire de la capitale (rappelons que d’autres villes du monde doivent cohabiter avec des espèces autrement plus imposantes et/ou dangereuses), l’exposition aborde la possibilité d’une coexistence en interrogeant les leviers architecturaux et urbains pour construire un Paris vivant, et les outils à mettre en place pour favoriser une cohabitation sereine entre les humains et leurs colocataires à poils, plumes et écailles.
Pavillon de l’Arsenal
21, boulevard Morland
75004 Paris