Tho­mas Clerc

(Les édi­tions de Minuit, 2024, 624 pages, 25 euros)

En 2007, Tho­mas Clerc s’était mis en tête de sillon­ner toutes les rues du 10^e arron­dis­se­ment de Paris, où il habi­tait alors, et de cou­cher sur papier son explo­ra­tion – une véri­table per­for­mance lit­té­raire dans le sillage du Pay­san de Paris, d’Aragon, ou de Paris, capi­tale du XIX^e siècle, de Wal­ter Ben­ja­min. Aujourd’hui, alors qu’il vit désor­mais dans le 18^e arron­dis­se­ment, l’auteur a déci­dé de consa­crer un nou­veau pavé à ce sec­teur hyper­con­tras­té de la capi­tale, en écu­mant ses 425 rues, places, impasses et avenues.

On se perd avec délec­ta­tion dans ce texte aus­si dense que la rue Pou­let, jalon­né de sur­pre­nantes « bornes » (« Objet d’art invo­lon­taire » ; « À faire sau­ter d’urgence » ; « Mys­tère social ») que Clerc dis­sé­mine comme des cailloux blancs dans la four­mi­lière urbaine. Une œuvre-somme poé­tique, ludique, éru­dite et qui n’oublie jamais d’être drôle.

Rodolphe Cas­so