Architectures olympiques en France 1900–2024
Antoine Le Bas et Philippe Grandvoinnet
(Éditions du Patrimoine, 2024, 186 pages, 25 euros)
Le thème de l’héritage des Jeux olympiques est très présent dans le débat public depuis la fin des olympiades de Paris 2024. Or, ce livre illustré et fort bien informé permet de comprendre avec un recul de plus d’un siècle ce que de tels évènements sportifs internationaux ont pu laisser comme équipements à la France, depuis les épreuves de cyclisme dans le cadre de l’Exposition universelle de 1900 jusqu’aux Jeux de Paris 1924, de Grenoble 1968 et d’Albertville 1992.
En effet, comme le montrent les auteurs (spécialistes d’histoire du patrimoine), ce sont de véritables témoignages architecturaux qui ont été transmis aux générations futures par ces olympiades et, au-delà du développement de la pratique sportive, ces équipements ont marqué les villes hôtes de manière assez inégale : quelques réalisations plus ou moins importantes comme la piscine de la Butte-aux-Cailles, le stade Yves-du-Manoir (à Colombes) ou le stade nautique des Tourelles (actuelle piscine Georges-Vallerey) pour les Jeux olympiques de Paris, en 1924, une transformation urbaine en profondeur (à travers le village olympique, la patinoire et le stade de glace, mais aussi le nouvel hôtel de ville, la maison de la culture moderne et les trois grandes tours d’immeubles caractéristiques de l’époque) pour les Jeux olympiques d’hiver de Grenoble, en 1968, et des constructions plus fonctionnelles et éphémères (halle olympique, anneau de vitesse, tremplins de Courchevel…), pour ceux d’Albertville, en 1992.
S’agissant des Jeux de Paris 2024, l’ouvrage consacre quelques pages conclusives sur les nouveaux équipements construits pour l’occasion (village olympique et Centre aquatique olympique de Saint-Denis, mur d’escalade du Bourget, qui sont désormais appelés à trouver un autre usage dans leur transformation post-JO), centrés sur la Seine-Saint-Denis afin de répondre à la forte demande de pratique sportive, en insistant sur le fait que la candidature de la capitale française se fondait, pour des raisons à la fois budgétaires et écoresponsables, sur la sobriété architecturale, eu égard aux nombreux ouvrages déjà réalisés en Ile-de-France lors de grands évènements sportifs précédents (le Stade de France pour la Coupe du monde 1998, le vélodrome national de Montigny-le-Bretonneux, la base nautique de Vaires-sur-Marne, ou le golf de Guyancourt).
Damien Augias