Tbilisi Architectural Guide

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Tbilisi Architectural Guide

Angela Wheeler
DOM publishers, 2023, 480 pages,
700 images, 48 Euros (en anglais)

Avant-poste de la Route de la soie, convoitée par différents empires, Tiflis jusqu’en 1936, Tbilissi (en français ; Tbilisi, en anglais) est une ville palimpseste. Faute d’être décodée, l’architecture peut induire en erreur. Ainsi, les fameuses maisons avec balcons en bois, aujourd’hui considérées comme l’essence architecturale de l’identité du vieux Tbilissi, relèvent d’un développement postimpérial qui a remplacé les maisons traditionnelles à toit plat et à salle voûtée. Comment cela ?

L’histoire rappelle que Tbilissi fut rasée en 1795 par Agha Mohammad Chah pour être reprise par l’empire russe en 1801. Les grandes orientations du plan directeur de la reconstruction reflètent les ambitions coloniales d’un Empire russe imposant une vision européenne civilisatrice… sur la base de plans et modèles envoyés de Saint-Pétersbourg exécutés par les entrepreneurs locaux. L’objectif clairement affiché est alors de façonner une capitale régionale cosmopolite. Un processus d’homogénéisation ne verra le jour qu’à l’ère soviétique. Tendance qui se poursuit aujourd’hui avec l’effacement de toute trace de la présence arménienne. Espace singulier et pluriel, multiethnique par son histoire, Tbilissi devient de plus en plus géorgienne avec, pour symbole, la cathédrale de la Sainte-Trinité. Haut de 75,5 m, ce monument symbolise la volonté de dominer le territoire et rappelle que l’Église orthodoxe de Géorgie est l’une des plus anciennes au monde.

En treize chapitres superbement illustrés, ce guide indispensable propose l’analyse de plus de 120 bâtiments permettant de saisir la combinaison de multiples narratifs réservant une bonne place à l’architecture sacrée, à l’Art nouveau, au constructivisme et, bien sûr, au brutalisme soviétique. À cette mêlée des styles s’ajoutent des mégaprojets urbains aux financements et objectifs douteux. Depuis 2017, la ville a sa biennale d’architecture et les amateurs d’urbex en font leur paradis. Aujourd’hui, la Géorgie traverse une importante crise politique, marquée notamment par une répression massive de la contestation antigouvernementale qui touche aussi les architectes que nous avons rencontrés. Le nationalisme risque de détruire un pays dont l’architecture témoigne d’un horizon cosmopolite.

Christophe Solioz

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