Put Your Soul on Your Hand and Walk

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Put Your Soul on Your Hand and Walk

Sepideh Farsi
New Story, en salle le 24 septembre

Articulé autour des échanges entre Sepideh Farsi, la réalisatrice, et Fatma Hassona, photojournaliste gazaouie, Put Your Soul on Your Hand and Walk est un film documentaire qui, selon les mots de la cinéaste, « se veut une réponse aux massacres des Palestiniens ».
Au premier abord, on s’attend à voir un film frontal sur l’affreuse réalité de la vie à Gaza. Pourtant, très vite, c’est une autre émotion qui nous happe : la ténacité lumineuse de Fatma. Ce sourire, d’abord discret, devient central – on ne voit bientôt plus que lui.

Nous la découvrons au fil des échanges, dans un quotidien chaotique partagé entre espoir et découragement, toujours jonché par les bombardements incessants. Chaque sonnerie de téléphone devient obsédante et suscite autant d’espoir que d’angoisse : « Est-elle encore vivante ? » On respire enfin dès qu’elle décroche, avant de redevenir inquiet dès que les échanges se coupent.

Les photos prises par Fatma ponctuent le récit : des images poignantes, mais jamais insoutenables. Elles permettent au film de respirer et caractérisent l’urgence de la situation – qui pourrait presque être oubliée à la vision du sourire de Fatma. Ces clichés alternent avec des extraits de chaînes d’information, qui déroulent en continu le décompte macabre de la guerre. Ces flashs info, censés nous ancrer dans le réel, nous frappent par leur brutalité froide : des dizaines, parfois des centaines de morts chaque jour.

C’est là que réside l’une des forces majeures du film : ce renversement de point de vue. On s’attend à ce que les images de l’intérieur, captées et incarnées par Fatma, soient terribles, tant les images et les chiffres des médias sont horrifiants. Cependant, il n’en est rien. Son regard, sa voix, sa présence incarnent une vérité plus humaine, qui paradoxalement, fait moins de mal à entendre que la distance de l’actualité télévisée.

Le dernier échange entre les deux femmes a lieu le 15 avril 2025. Sepideh annonce à Fatma que leur film est sélectionné au Festival de Cannes. La joie de la jeune martyre est immense, bien plus qu’une victoire symbolique, c’est une reconnaissance. Le lendemain, 16 avril, elle est tuée par un bombardement de l’armée israélienne. On ressort de ce film le cœur en miettes. La force de cette jeune femme semblait invincible et tenait du miracle. Et c’est justement ce miracle que l’on voit s’éteindre sous nos yeux.

Lucas Boudier

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