De quoi l’architecte est-il l’auteur ?
Jean-Louis Violeau
Éditions du Moniteur, 2025, 200 pages, 16 euros
C’est par une épigraphe sarcastiquement choisie de Roland Barthes que le sociologue Jean-Louis Violeau ouvre cet essai consacré à l’architecture et à son auteur : « Comme institution, l’auteur est mort : sa personne civile, passionnelle, biographique a disparu ; dépossédée, elle n’exerce plus sur son œuvre la formidable paternité dont l’histoire littéraire, l’enseignement, l’opinion avaient pour charge d’établir et de renouveler le récit. »
En s’appuyant sur des exemples contemporains, l’auteur s’attelle à répondre à une pluralité de questionnements : qu’est-ce que construire ? Qui en est l’auteur ? À qui en revient le droit ? Tout bâtiment peut-il être considéré comme une œuvre ? Dans une période dominée par la figure du « starchitecte », J.-L. Violeau s’interroge avec rigueur sur la centralité de l’architecte dans la production du projet : peut-on encore parler de création individuelle dans une œuvre qui est, par essence, collective ?
Maider Darricau