La Ville d’après Détroit, une enquête narrative

Raphaëlle Guidée
(Flammarion, 2024, 352 pages, 23 euros)
On ne peut concevoir le déclin de l’industrie fordiste sans mentionner Détroit. Depuis la banqueroute de 2013, cette ville du Michigan a perdu son identité, emportant avec elle le mythe du rêve américain de prospérité économique. Amateurs d’Urbex (comme les photographes Romain Meffre et Yves Marchand), cinéastes et universitaires se pressent pour admirer la déchéance saisissante de la Motor City désertique, alimentant l’imaginaire apocalyptique et utopique. Comme le souligne Raphaëlle Guidée, « il est plus facile d’imaginer la fin du monde que de comprendre la survie du capitalisme à toutes les fins du monde ». Malgré cet effondrement, la remise en cause du système qui l’a généré reste largement impensée. Dans son enquête littéraire, la chercheuse en littérature comparée analyse les récits d’habitants, activistes et écrivains qui ont suivi cette faillite retentissante.
Maider Darricau