La résidence où l’on meurt en silence
Nazuna Saito
(Le Lézard Noir, 2024, 224 pages, 16 euros)
Dans le quartier d’une ville japonaise peuplé de personnes âgées et désargentées, le foyer Tochinomi est considéré comme « une sorte de MJC, mais pour les vieux ». Là, des voisins plus jeunes les observent, s’enquièrent de leur état, et leur donnent parfois des surnoms un peu moqueurs. Mais lorsque l’un d’eux disparaît, que les appartements sont vidés par des proches, c’est parfois l’occasion d’en apprendre davantage sur le défunt, son histoire, son intimité, et de considérer à nouveau la personne comme un humain à part entière… Lucide, un voisin déclare : « Les gens qui vivent ici sont aujourd’hui des petits vieux et pourtant… Ils ont connu leur heure de gloire. » Cet émouvant manga vient rappeler que, dans un contexte où le Japon peine à gérer le vieillissement de sa population, les personnes âgées ne sont pas des statistiques, mais des destinées.
Rodolphe Casso