Le Langage de l’architecture
Andrea Simitch et Val Warke (dir.)
Laurence Coutrot et Jean-Louis Clauzier (trad.)
(Dunod, 2024, 1re éd., 2015, 224 pages, 29,90 euros)
Après deux excellents ouvrages de vulgarisation (Les Styles en architecture et Lire l’architecture), les éditions Dunod publient dans la même veine Le Langage de l’architecture – Les 26 concepts clés, sous la direction d’Andrea Simitch et de Val Warke, qui, ayant fondé en commun leur cabinet d’architectes, enseignent en tant que praticiens à l’université de Cornell (Ithaca, New York).
Très didactique et magnifiquement illustré (près de 500 photos, plans ou détails de réalisations), ce beau livre, traduit de l’anglais, propose des contributions variées de la part d’architectes de pays très divers, organisées selon vingt-six entrées, correspondant à des concepts structurants de l’architecture : programme, environnement, masse, surface, matériaux, échelle, lumière, transformation, infrastructure, géométrie…
Les auteurs parviennent à transmettre leur passion de l’architecture, en mettant en perspective des créations remarquables et en rendant hommage à 17 grands architectes, à travers des portraits ciselés (Le Corbusier, Zaha Hahid, Alvaro Siza, Rem Koolhaas, Shigeru Ban…) qui insistent sur leur influence dans l’évolution contemporaine du métier.
Il s’agit tout autant d’une démarche encyclopédique et documentée que d’un essai théorique sur les différentes idées et conceptions propres au monde de l’architecture, ce qui séduira les professionnels comme les profanes, désireux de s’informer et de décrypter les normes et pratiques d’un environnement construit, qui n’est pas le sujet le plus accessible pour le grand public.
On retiendra les passages qui concernent l’importance de l’espace dans l’architecture, entendue comme une discipline artistique autant qu’un savoir-faire professionnel, en combinant en permanence avec les jeux d’échelle, de perspectives et de lumières, pour aboutir à des réalisations d’avant-garde, quels que soient leurs usages fonctionnels (habitat, bureaux, musées, gares, stades, lieux de culte, commerces…).
Un des aspects les plus intéressants de ce travail collectif est de montrer en quel sens le langage de l’architecture et des architectes est devenu universel. L’art de bâtir et l’effort de conceptualiser cette pratique ne relèvent pas d’une seule aire culturelle, mais traversent les âges et les continents, comme une forme de poésie qui réenchante la vie sur notre terre.
Damien Augias