Richard Neu­tra, Pierre Lebrun (trad.)
(Her­mann, 2023, 300 pages, 29 euros)

De Richard Neu­tra, le XXI^e siècle semble n’avoir rete­nu que les réa­li­sa­tions, paran­gons du moder­nisme cali­for­nien reve­nu en haute grâce à la faveur de l’émergence de nou­velles réfé­rences archi­tec­tu­rales mon­diales et popu­laires par la béné­dic­tion du digi­tal et des com­pen­diums pho­to­gra­phiques. Qui n’a jamais vu la Kauf­mann House ?

Mais der­rière la forme archi­tec­tu­rale, il y a la vie d’un émi­gré autri­chien, élève de Loos, épris de phi­lo­so­phie et de nature, obnu­bi­lé par les réflexions exis­ten­tielles et les ques­tions de patri­moine et de transmission.

Son auto­bio­gra­phie, écrite en 1963, est édi­fiante et tou­chante. Elle relate sa quête du bon­heur humain dans ses acti­vi­tés et sa vie fami­liale (son asso­cia­tion avec son fils). Ses réflexions sur le des­tin et les rai­sons d’exister, et sur­tout la juste place de l’homme dans la nature résonnent fort avec les défis contemporains.

Julien Mey­ri­gnac