Pierre Jeanneau

(Éditions Tanibis, 2024, 208 pages, 23 euros)

Châteaux de sable poursuit la logique du roman graphique choral, paru en 2020, qui tisse des correspondances entre différents destins dans une ville fictive. Le concept visuel en 3D isométrique n’est pas sans rappeler les jeux vidéo, avec ses bulles pop-up en alvéoles, zoomant sur des objets, des photos, des SMS…, autant d’items éclairant la vie des personnages – Georges Perec n’est jamais bien loin. Certaines pages sont si chargées d’informations qu’elles peuvent demander de la concentration pour bien en saisir tous les détails et leurs implications, ce qui accentue d’autant l’aspect ludique de la lecture. Passant sans cesse du micro au macro, on suit pêle-mêle les débuts d’un couple, le parcours d’un musicien, les difficultés d’une famille d’exilés menacée d’expulsion ou la transformation d’une ancienne imprimerie en tiers-lieu… Foisonnant et sensible.

Rodolphe Casso