Garantir des territoires vivables, assurables et vivants

Timothée Hubscher, directeur Planification et Résilience des territoires de Citadia, aborde la question de l’assurabilité des territoires, rendue de plus en plus complexe – et de plus en plus chère –, par les conséquences du changement climatique. Certaines collectivités travaillent déjà à des solutions alternatives. Reste à composer habilement avec le temps de la planification.

Dans quelques semaines vous serez élus. Élus sur un programme, élus pour porter une vision territoriale, élus sans forcément connaître précisément la situation de votre commune ou de son intercommunalité (situation financière, organisation des services, diagnostic territorial…). La population attend de vous des résultats sur un temps relativement court, un espace-temps de six ans qui vous poussera sans doute à engager rapidement des actions visibles sur lesquelles capitaliser. Et pourtant, les enjeux à long terme sont prégnants et doivent être urgemment traités. Alors qu’un nombre croissant de collectivités connaissent des évènements climatiques majeurs et que certaines d’entre elles ne trouvent plus à s’assurer, il est plus que temps de construire des projets de territoires résilients.

L’assurabilité, sujet sensible, indispensable, mais invisible

Il est difficile de garantir l’assurabilité d’un monde à +4 °C. Ce qui est sûr, c’est que les évènements climatiques majeurs vont se multiplier, et que la majorité des territoires n’y sont pas ou insuffisamment préparés. Les collectivités ont jusqu’à présent été dans un marché de l’assurance « dumpé » par le monopole de deux acteurs sur le marché : Groupama et la SMACL. Depuis deux ans, les polices d’assurance ont fortement augmenté pour les collectivités. Ces dernières se sont vu, pour un grand nombre d’entre elles, résilier du jour au lendemain leurs contrats et pro- poser de nouveaux protocoles, deux à quatre fois plus onéreux, voire, dans le pire des cas, sans nouvelles propositions commerciales. Les collectivités et leurs élus se retrouvent dans une position délicate, car en plus de n’avoir, bien souvent, pas de compétences en interne sur le sujet assurantiel, ils connaissent mal leur patrimoine et, plus encore, leur vulnérabilité aux risques et aux évènements climatiques, ce qui affaiblit leur capacité de négociation et la défense de leurs intérêts.

Certaines collectivités, comme Les Sables‑d’Olonne, ont décidé de s’auto-assurer, mais face au dérèglement climatique, un tel choix ne peut se faire que par une stratégie ambitieuse d’adaptation pour réduire les vulnérabilités territoriales. Par ailleurs, construire une stratégie d’adaptation et de résilience territoriale en plus d’un diagnostic patrimonial (mesure proposée par le rapport d’information sur les problèmes assurantiels des collectivités territoriales, réalisé par Jean-François Husson, au nom de la commission des finances du Sénat) pourrait permettre de négocier une nouvelle police d’assurance évolutive, prenant en compte la réduction de la vulnérabilité au gré des projets prévus dans la stratégie de résilience.

Construire une stratégie d’adaptation et de résilience territoriale en plus d’un diagnostic patrimonial pourrait permettre de négocier une nouvelle police d’assurance évolutive.

Timothée Hubscher

Lire la suite de cette tribune dans le numéro 445 « Élu(e)s locaux » en version papier ou en version numérique

Photo : D. R.

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