« Mieux armer les territoires face aux évènements
climatiques et les préparer aux réalités de demain »
Le dérèglement climatique n’est plus une menace lointaine : canicules, inondations, tempêtes et sécheresses sont devenues monnaie courante. Ses effets sont visibles et il va falloir rapidement les intégrer.
Face à cette réalité nouvelle, l’adaptation devient une nécessité. L’urgence est là et la prise de conscience aussi : l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 1850. Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre reste fondamentale, les efforts ne suffiront pas à éviter les impacts désormais inévitables du dérèglement climatique. Le temps de l’action est venu pour prendre en compte ses conséquences sur les territoires les plus vulnérables.
Notre pays se trouve face à des choix très structurants pour son avenir. La stratégie d’adaptation est connue, mais sa mise en œuvre est complexe. La Caisse des Dépôts, avec ses filiales, ses partenaires et ses participations stratégiques, accompagne les territoires dans cette transition. C’est l’un des plus grands défis de notre époque : il s’agit à la fois de préparer l’avenir du pays, de renouveler les économies locales, de protéger les vies humaines, tout en composant avec un environnement vivant.
Ainsi, la Banque des Territoires contribue à accompagner les acteurs territoriaux dans la définition de leur trajectoire d’adaptation, l’aide à la décision et la priorisation des projets avec des moyens dédiés à l’expertise et au financement d’ingénierie territoriale. En financement, elle a aménagé sa gamme de prêts pour pouvoir financer des solutions d’adaptation des territoires, notamment en prêts sur Fonds d’épargne, et peut investir dans les opérateurs territoriaux ou nationaux porteurs de cette transition.
Enfin, le recours à la consignation environnementale permet de sécuriser les projets sensibles tels que les expropriations, les obligations de démolition, etc.
L’enjeu sera aussi de pouvoir systématiquement s’assurer que les projets, qu’ils soient d’aménagement, immobiliers, d’infrastructures, soient adaptés à la réalité physique des territoires.
Parmi les différentes actions de la Banque des Territoires, ce sont cinq millions d’euros qui sont mobilisés sur la période 2024–2026 pour accompagner l’innovation en matière d’adaptation au changement climatique au sein du parcours Territoires d’économie mixte innovants et résilients.
La SCET s’inscrit parfaitement en continuum de cette démarche en faisant reposer ses accompagnements en conseil opérationnels aux acteurs territoriaux dans les enjeux de politique publique et d’intérêt général. Mais le passage à l’opérationnel est complexe : accompagner les projets liés au réchauffement climatique implique de travailler sur des enjeux multiples en matière d’échelles et d’impacts économiques et sociétaux. Comment agir efficacement en s’assurant que les choix faits aujourd’hui seront pertinents dans dix, quinze ou trente ans ? Comment mesurer les conséquences des actions et des non-actions ? Sur de nombreux sujets comme la production d’énergie, l’adaptation aux risques, la décarbonation de l’immobilier, la réduction des effets de serre, l’alimentation, etc., les sujets très opérationnels rejoignent les enjeux très macros en termes de société et de développement national.
Les EPL ont un rôle essentiel à jouer dans cette situation d’urgence, où il faut à la fois décider vite et agir longtemps, où il faut concilier intérêts nationaux et particuliers, et où les projets appellent de nouvelles compétences, mais également des capacités de financement renouvelées. Nous avons besoin d’agilité, d’inventer de nouveaux modèles d’intervention, de renforcer les capacités à faire des acteurs territoriaux, aménageurs, opérateurs de mobilités, opérateurs immobiliers, exploitants de services et d’équipements, avec des compétences techniques renouvelées et des moyens d’action adaptés. Face à ces défis, les EPL sont porteuses de réponses au plus près des territoires, des élus, des entreprises et des citoyens.
Ce supplément d’Urbanisme revient sur la journée d’inspiration pour l’action qui a eu lieu le 26 mars 2025 au Hub des Territoires. Coorganisée par la Banque des Territoires et la SCET, cette rencontre a été riche en exposés et en échanges entre chercheurs, praticiens, opérateurs et élus.
Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des Territoires
Romain Lucazeau, directeur général de la SCET
Couvertures : Érosion du littoral à Criel-sur-Mer, en Seine-Maritime (mars 2021). © Simon Lambert/Divergence ; Mathieu Persan






