(Du 15  juin au 22 sep­tembre 2024)

Pour sa 4^e édi­tion, Expo­ra­ma, le ren­dez-vous annuel de l’art contem­po­rain pro­po­sé par la Ville et la Métro­pole de Rennes, inves­tit tout l’été les musées et l’espace public de la capi­tale bre­tonne à tra­vers une offre diver­si­fiée (sculp­ture, ins­tal­la­tion, pein­ture, graf­fi­ti, pho­to­gra­phie…). Par­mi les 30 pro­po­si­tions, dont la plu­part sont acces­sibles gra­tui­te­ment, on compte notam­ment « Aéro­sol. Une his­toire du graf­fi­ti », au musée des Beaux-Arts. L’expo pro­pose une plon­gée dans l’univers de cet art urbain des plus popu­laires, des années 1960 à nos jours. Et plus par­ti­cu­liè­re­ment à tra­vers le prisme de l’usage de la bombe aéro­sol – objet fétiche de la dis­ci­pline – qui a per­mis le déve­lop­pe­ment des tech­niques telles que le bom­bage à main levée, le pochoir ou le writing.

La pre­mière par­tie de l’exposition est consa­crée à un rap­pel détaillé de l’émergence du graf­fi­ti en France, des années 1960 à 1986, avec des œuvres rares et inédites de Blek le rat, Jef Aéro­sol, Marie Rouf­fet, Miss. Tic, Ban­do, Futura2000, Blitz, Dee Nas­ty ou Loly Pop. Les œuvres sont accom­pa­gnées de nom­breux docu­ments, pho­to­gra­phies et témoi­gnages. Le patio du musée pro­pose aus­si un espace dédié au thème du train et du métro, sup­port pri­vi­lé­gié des wri­ters, à par­tir des col­lec­tions du Mucem de Mar­seille. L’expo béné­fi­cie éga­le­ment d’une coopé­ra­tion avec le musée des Beaux-Arts de Nan­cy et l’association Tee­nage Kicks de Rennes, dont les membres sont des pré­cur­seurs de la scène graf­fi­ti locale et par­ti­cipent à la démo­cra­ti­sa­tion de ces pra­tiques artis­tiques dans l’espace public. L’un d’entre eux, Patrice Poch, assure le com­mis­sa­riat d’exposition au sein d’une équipe plu­ri­dis­ci­pli­naire com­po­sée notam­ment du street artiste Nico­las Gze­ley et de l’ethnologue spé­cia­li­sée dans les cultures urbaines, Claire Calo­gi­rou. 

 

Musée des Beaux-Arts
20, quai Émile-Zola, 35000 Rennes
https://mba.rennes.fr

 

(Du 15 juin 2024 au 5 jan­vier 2025)

Un autre temps fort d’Exporama concerne les trois expos dédiées au pho­to­graphe et cinéaste Ray­mond Depar­don, dont l’une s’inscrit dans l’actualité esti­vale : « Les Jeux olym­piques, 1964–1980 ». Un conden­sé des plus beaux cli­chés de l’artiste, qui a cou­vert six olym­piades, jusqu’aux Jeux de Mos­cou, en 1980. Il cap­tu­re­ra ain­si le légen­daire tri­plé de Jean-Claude Killy, à Gre­noble (1968), la per­fec­tion de la gym­naste rou­maine Nadia Coma­ne­ci, à Mont­réal (1976), ou encore le poing levé des ath­lètes afro-amé­ri­cains, à Mexi­co, en 1968.

Aux Champs Libres, à Rennes, dans la salle Ani­ta-Conti, le visi­teur pour­ra aus­si décou­vrir « Son œil dans ma main – Algé­rie 1961 et 2019 », qui retrace l’expérience du jeune Depar­don, à peine âgé de 19 ans, alors envoyé comme repor­ter-pho­to­graphe en Algé­rie où il capte la fin du temps colo­nial, au moment des accords d’Évian. Une série com­plé­tée par un retour à Alger et Oran, en 2019, pour un « post-scrip­tum » agré­men­té des écrits de l’auteur algé­rien Kamel Daoud avec qui le pho­to­graphe s’est lié d’amitié.

Enfin, au Musée de Bre­tagne, l’exposition « Rural » don­ne­ra à voir une ving­taine de pho­to­gra­phies de Depar­don sur l’un de ses thèmes de pré­di­lec­tion, la France pay­sanne, immor­ta­li­sée avec une chambre pho­to­gra­phique 6 x 9. De cette explo­ra­tion d’un monde rural dont il est lui-même issu, l’artiste réa­li­se­ra des images en noir et blanc criantes d’authenticité qui racontent la terre et les hommes, l’isolement et la fra­gi­li­té, mais aus­si la beau­té des pay­sages de l’Hexagone. Rodolphe Cas­so

 

Frac de Bretagne
19, ave­nue André-Mus­sat, 35000 Rennes
www.fracbretagne.fr

Les Champs Libres
Musée de Bretagne
10, cours des Alliés, 35000 Rennes
www.musee-bretagne.fr