Ailleurs si j’y suis

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Ailleurs si j’y suis

François Pirot
(UFO distribution)

Dépassé par un divorce qu’il peine à accepter et un patron qui le met sous pression, Mathieu, cadre dans le bâtiment au bord de la crise de nerfs, est soudainement happé par la forêt qui borde son pavillon. Guidé par un cerf majestueux, figure populaire des contes portant les individus d’un monde à l’autre, il découvre un univers quasi mystique au milieu des feuillus.

Le film prend alors une dimension fantastique et burlesque. Atterrés par la réaction de cet ex-mari, ami ou employé, qui ne daigne pas retourner dans le « monde réel », les personnages se succèdent devant cet homme jadis morose, qui adopte désormais un air béat, indifférent à l’agacement tragicomique de son entourage.

Ce film choral dépeint, au travers des protagonistes, les grands maux de notre société : l’envie d’aventure d’une femme qui se languit d’un quotidien routinier, un patron épuisé par une vie dédiée au travail, un homme enfermé dans une sédentarité qu’il n’a pas vraiment choisie. Une crise existentielle – un luxe, précise François Pirot – que peuvent se permettre ses personnages, issus de la petite bourgeoisie.

« Leur insatisfaction est à l’image de celle, plus large, de la société dont ils font partie. Une société privilégiée, mais qui peine à se réinventer, à se construire des idéaux ou des croyances, afin d’aborder l’avenir avec un minimum d’enthousiasme. » Il trace, d’ailleurs, un parallèle réussi entre Catherine, qui rêve de partir en Amazonie dans la « dernière tribu libre du monde », et Mathieu, qui retrouve, justement, ce sentiment de liberté… à quelques pas de leur maison.

Si l’on peut regretter le manque de tempo et de fil rouge, il s’agit cependant d’une volonté délibérée du réalisateur, témoignant de notre difficulté à se défaire de cet impératif de l’objectif, même dans la fiction. « Lors du financement du film, on m’a souvent dit : “Il faut que Mathieu, dans la forêt, ait un objectif et fasse quelque chose d’évolutif.” Pour moi, ça allait à l’encontre de ce que je voulais raconter. »

François Pirot capte parfaitement cet appel puissant de la nature sur des personnages qui se laissent peu à peu happer par la sérénité et le pouvoir subjuguant de la forêt, et d’un étang aux reflets émeraude, élément central du film. Un rapport à la nature irréaliste et fantasmé, inspiré de l’imaginaire des contes.

Maider Darricau

 

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