Asteroid City

Titre:

Description :

Asteroid City

Wes Anderson
(Uni­ver­sal Pic­tures France)

En 2021, Wes Ander­son nous emme­nait à Ennui-sur-Bla­sé, un cli­ché de ville « à la fran­çaise » recons­ti­tuée dans les fau­bourgs d’Angoulême pour The French Dis­patch.

Cette fois-ci, le cinéaste plante le décor au beau milieu d’un désert typi­que­ment amé­ri­cain, plat comme une assiette et flan­qué des quelques mon­ti­cules rocheux à la Monu­ment Val­ley. Sa nou­velle ville, appe­lée Aste­roid City, n’est com­po­sée que d’une sta­tion-ser­vice, d’un diner, d’un obser­va­toire astro­no­mique et d’un ensemble de bun­ga­lows accueillant une popu­la­tion de voya­geurs ou de curieux venus visi­ter un mys­té­rieux cra­tère d’astéroïde.

Ici, la vie s’écoule au ralen­ti, ryth­mée par le pas­sage spo­ra­dique des cars, des voi­tures de police fon­çant toutes sirènes hur­lantes ou des essais nucléaires pra­ti­qués au loin, mais dont per­sonne ne s’émeut. Pré­ci­sons que nous sommes dans les années 1950, période où le pro­grès tech­no­lo­gique pro­met des len­de­mains qui chantent. La peur de l’atome, la sup­plan­ta­tion de l’homme par la machine ou l’intelligence arti­fi­cielle (ChatGPT, es-tu là ?) n’ont pas encore infu­sé les craintes collectives.

Le vil­lage qua­si fan­tôme de Wes Ander­son va cepen­dant s’animer à l’occasion d’une remise de prix, orga­ni­sée par l’armée, à des étu­diants scien­ti­fiques repé­rés pour leurs inven­tions. Avec leurs parents, ces petits sur­doués vont donc inves­tir les loge­ments rudi­men­taires et faire socié­té avec d’autres occu­pants, dont une famille tom­bée en panne, une classe en sor­tie sco­laire ou un groupe de country.

Mais la durée du séjour se pro­longe lorsqu’un ovni pointe le bout de sa sou­coupe, obli­geant les mili­taires à bou­cler le sec­teur et mettre tout ce petit monde en qua­ran­taine. Sous le cagnard d’Asteroid City, nos confi­nés vont apprendre à tuer le temps par le jeu, la musique, la consom­ma­tion de cock­tails ou les amou­rettes passagères.

Ses ama­teurs le savent – il ne se passe jamais grand-chose dans les films de Wes Ander­son –, mais il y a tou­jours plein de gens (célèbres) qui évo­luent dans des récits gigognes au milieu de décors pim­pants et ordon­nés comme des rayons de super­mar­ché. Non seule­ment Aste­roid City n’échappe pas à la règle, mais il enfonce encore un peu plus le clou de l’absurde (au sens théâ­tral du terme), par­fois jusqu’à l’expérimental.

 

Rodolphe Cas­so

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


À pro­pos

Depuis 1932, Urba­nisme est le creu­set d’une réflexion per­ma­nente et de dis­cus­sions fécondes sur les enjeux sociaux, cultu­rels, ter­ri­to­riaux de la pro­duc­tion urbaine. La revue a tra­ver­sé les époques en réaf­fir­mant constam­ment l’originalité de sa ligne édi­to­riale et la qua­li­té de ses conte­nus, par le dia­logue entre cher­cheurs, opé­ra­teurs et déci­deurs, avec des regards pluriels.


CONTACT

01 45 45 45 00


News­let­ter

Infor­ma­tions légales
Pour rece­voir nos news­let­ters. Confor­mé­ment à l’ar­ticle 27 de la loi du 6 jan­vier 1978 et du règle­ment (UE) 2016/679 du Par­le­ment euro­péen et du Conseil du 27 avril 2016, vous dis­po­sez d’un droit d’ac­cès, de rec­ti­fi­ca­tions et d’op­po­si­tion, en nous contac­tant. Pour toutes infor­ma­tions, vous pou­vez accé­der à la poli­tique de pro­tec­tion des don­nées.


Menus