Demain est annulé. De l’art et des regards sur la sobriété
(Jusqu’au 29 septembre 2024)
La sobriété est désormais au cœur de tous les débats, de sorte qu’il en devient presque harassant d’entendre ce terme quotidiennement. Par cette exposition, la Fondation groupe EDF offre un nouveau souffle à la sobriété. Elle réunit les créations de 23 artistes dans un nouvel espace de 550 m2 rénové. « Est-il possible de rêver ensemble un monde plus sobre ? Peut-elle aider les individus à se reconnecter aux autres et à la nature ? » Voici deux des interrogations qui ont guidé les artistes tout au long de leur travail. Le résultat est éclectique : installations, photographies, vidéos, peintures et musique accompagnent les visiteurs durant leur flânerie.
Alexandre Perra, délégué général de la Fondation, revient sur la genèse de cette exposition. « Lorsque le choix de la Fondation s’est arrêté sur le thème de la sobriété, le concept était loin d’être consensuel. Deux ans plus tard, les circonstances géopolitiques, énergétiques, économiques et politiques ont mis la sobriété sur toutes les lèvres. Au point qu’on peut légitimement s’interroger sur la manière de traiter de manière utile et originale un thème qui confine désormais un lieu commun. » L’exposition revêt un double objectif : aiguiser l’esprit critique sur les défis et la mise en place de la sobriété, et sensibiliser à des concepts associés de la sobriété, dont la « justice sociale » fait partie. L’exposition étonne, à commencer par ce titre barré. Nathalie Bazoche, cocommissaire de l’exposition explicite ce choix. « Il part d’une crainte partagée par beaucoup de gens qu’il n’y a plus d’avenir, sous-entendu d’avenir heureux. Mais l’artiste, lui, est plus optimiste et remet en cause cette prophétie sans pour autant annoncer des lendemains qui chantent. »
Il y a, par exemple, ce château féerique en faïences cuites et émaillées (Burn them all) de l’artiste Jordan Roger qui s’attaque au magnat du divertissement Walt Disney et son apparente bienveillance. Quant à Rita Alaoui, elle interroge dans une vidéo-performance (Lawsonia Cataplasm Garden) nos liens avec la médecine chimique et le regain d’intérêt pour les plantes médicinales dans une démarche raisonnée et écologique.
En liant la science à l’art, la Fondation EDF rejoint une dynamique actuelle de vulgarisation de ces concepts nébuleux et donne ainsi des clés de compréhension et d’action au grand public.
Maider Darricau
6, rue Juliette-Récamier, 75007 Paris
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