Désastres touristiques. Effets politiques, sociaux, environnementaux d’une industrie dévorante

Titre:

Description :

Désastres touristiques. Effets politiques, sociaux, environnementaux d’une industrie dévorante

Hen­ri Mora

(L’échappée, 2022, 208 pages, 17 euros)

Quoi de mieux après la cou­pure esti­vale et un numé­ro de la revue consa­cré au tou­risme (n° 426), que de se pen­cher (encore) sur les consé­quences de notre rela­tion à cette pra­tique. Ini­tiant son récit par des sou­ve­nirs de voyage qui nous ramè­ne­ront à notre enfance sur les auto­routes bon­dées, gar­dant secrè­te­ment un goût déli­cieux, Hen­ri Mora par­vient très vite à faire déchan­ter son lecteur.

Retra­çant l’histoire du voyage au temps où il avait pour fina­li­té un besoin reli­gieux ou com­mer­cial, entre autres, il révèle la cor­ré­la­tion impli­cite entre tou­risme et capi­ta­lisme : avant que ce régime éco­no­mique et social ne sème ces graines dans le monde entier, le tou­risme n’existait pas ! En outre, nous asso­cions cette pra­tique au diver­tis­se­ment qui n’a pour­tant pas tou­jours été le moteur de ces périples à tra­vers le monde.

Avant d’aborder les consé­quences de notre usage exces­sif de ce loi­sir, Hen­ri Mora sus­cite la conster­na­tion du lec­teur : « L’industrie du tou­risme de masse est pas­sée de 25 mil­lions de tou­ristes inter­na­tio­naux en 1950 à 1,5 mil­liard en 2019 », selon l’OMT. Il serait alors mal­hon­nête de croire que ces chiffres n’ont aucune consé­quence, quel que soit le domaine. Dark tou­rism, infra­struc­tures coû­teuses et inutiles, socié­té consciente des dégâts qu’elle impose à la pla­nète, nous ne serons pas sur­pris des dérives du tou­risme, mais hon­teux cer­tai­ne­ment d’y avoir par­ti­ci­pé d’une manière ou d’une autre.

La face encore plus sombre du tou­risme ? Le mar­ke­ting ter­ri­to­rial… qui, employé à la déme­sure, devient un véri­table far­deau. L’auteur prend ain­si exemple du com­plexe tou­ris­tique Euro Dis­ney­land®, qui s’est dis­crè­te­ment infu­sé à tout son ter­ri­toire pour le remo­de­ler avec un seul objec­tif : la ren­ta­bi­li­té éco­no­mique engen­drée par ces lieux de l’hyper-capitalisme.

Évi­dem­ment, cet ouvrage démontre qu’un chan­ge­ment de mode de pen­sée par rap­port à notre façon de voya­ger est en marche. Sans sur­prise, le Covid en est un des élé­ments déclen­cheurs et le réchauf­fe­ment cli­ma­tique une rai­son suf­fi­sante pour inci­ter les grandes entre­prises à se posi­tion­ner en faveur d’une tran­si­tion énergétique.
Hen­ri Mora appelle ain­si à décar­bo­ner cette indus­trie, et plus glo­ba­le­ment à sor­tir des ima­gi­naires véhi­cu­lés par la socié­té mar­chande, aux consé­quences funestes.

Mai­der Darricau

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


À pro­pos

Depuis 1932, Urba­nisme est le creu­set d’une réflexion per­ma­nente et de dis­cus­sions fécondes sur les enjeux sociaux, cultu­rels, ter­ri­to­riaux de la pro­duc­tion urbaine. La revue a tra­ver­sé les époques en réaf­fir­mant constam­ment l’originalité de sa ligne édi­to­riale et la qua­li­té de ses conte­nus, par le dia­logue entre cher­cheurs, opé­ra­teurs et déci­deurs, avec des regards pluriels.


CONTACT

01 45 45 45 00


News­let­ter

Infor­ma­tions légales
Pour rece­voir nos news­let­ters. Confor­mé­ment à l’ar­ticle 27 de la loi du 6 jan­vier 1978 et du règle­ment (UE) 2016/679 du Par­le­ment euro­péen et du Conseil du 27 avril 2016, vous dis­po­sez d’un droit d’ac­cès, de rec­ti­fi­ca­tions et d’op­po­si­tion, en nous contac­tant. Pour toutes infor­ma­tions, vous pou­vez accé­der à la poli­tique de pro­tec­tion des don­nées.


Menus