Temps et infrastructure. Le futur des métropoles
Nathalie Roseau MétisPresses, 2022,
272 pages, 32 euros
Professeure à l’École nationale des ponts et Chaussée, historienne des métropoles et de leurs évolutions contemporaines, Nathalie Roseau étudie dans son livre le rôle des infrastructures dans la fabrication des métropoles. À partir de trois exemples internationaux – le parkway new-yorkais, le périphérique parisien et l’aéroport de Roissy, enfin, l’infrastructure hongkongaise –, elle donne à voir la place de ces objets controversés dans l’évolution et les mutations des grandes métropoles et mégalopoles contemporaines.
La séquence chronologique des trois études qui s’étale du xixe siècle avec l’exemple nord-américain, jusqu’aux toutes premières années du xxie siècle, après la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, permet de dégager des points de comparaison sur le rôle, notamment politique, des grandes infrastructures dans les choix en matière d’urbanisme. Si le cas parisien est relativement bien connu, ce n’est pas tout à fait le cas pour les deux autres.
Grâce à une analyse extrêmement documentée et fouillée, l’auteure montre à quel point ces infrastructures n’ont pas eu qu’un rôle d’aménagement des territoires au sens littéral du terme, mais ont également contribué à penser et à anticiper les grandes mutations urbaines en cours ou à venir. Dans le cas états-unien, la mise en œuvre du parkway s’inscrit, par exemple, parfaitement dans le développement de l’automobile. Alors même que s’annonce un nouveau temps pour la ville, celui de l’extension et de la modernisation des réseaux urbains. À l’autre bout du spectre chronologique, l’amorce en 1989 du nouveau Port and Airport Development Strategy concentre, quant à lui, les débats à l’aube de la rétrocession à la Chine.
Comme le souligne Nathalie Roseau en conclusion de son livre, l’infrastructure joue donc un rôle essentiel dans la structuration des métropoles, autant par ses propriétés intrinsèques que par son potentiel d’actions. Le titre même de l’ouvrage suggère à cet égard qu’il s’agit non seulement de tirer un récit des expériences passées, mais aussi d’appréhender le futur des métropoles, notamment du point de vue écologique. Pour terminer, il faut souligner le très beau travail éditorial réalisé en matière iconographique.