Ève Charrin

(Bayard récits, 2024, 240 pages, 19 euros)

Voilà un ouvrage grand public qui permet de mieux cerner les jeux d’acteurs et les coûts de renonciation induits par certains projets d’aménagement. Fouillé et reposant sur un récit au plus près du « terrain », l’autrice nous propose de la suivre dans les méandres des prises de décisions des acteurs qui gravitent autour d’un projet de densification. Pas n’importe lequel. Nous sommes, ici, en bord de périphérique parisien, sur des parcelles aujourd’hui cultivées et gérées autour du modèle social des jardins ouvriers. Ni récit romancé ni objet journalistique, la lecture peut parfois buter sur le choix d’une narration à la première personne, qui simplifie et relègue au second plan la réflexion urbaine générale. En somme, ce texte engagé nous incite à nous poser une question : reste-t-il de la place entre un solarium et un spa pour des lieux de réelles rencontres sociales ?

Elias Sougrati