Grand Paris

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Grand Paris

Mar­tin Jauvat
(JHR Films)

La Région Ile-de-France vit depuis les années 2010 au rythme d’un pro­jet : le Grand Paris. Avec l’ambition d’en faire une métro­pole inter­na­tio­nale, cette vaste entre­prise béné­fi­cie d’une com­mu­ni­ca­tion avide de super­la­tifs. Dans l’imaginaire col­lec­tif outre-fran­ci­lien, le Grand Paris appa­raît comme une ville à grande échelle, en somme une exten­sion de la capi­tale. Pour­tant, il n’en est rien. Autour de la ville-monde s’entremêle une diver­si­té de ter­ri­toires, dont on pei­ne­rait à trou­ver des simi­li­tudes, sinon que des trains régio­naux s’y arrêtent toutes les heures.

C’est dans cet uni­vers – le sien – que le réa­li­sa­teur Mar­tin Jau­vat nous trans­porte. « Je me suis ren­du compte que j’habitais en ban­lieue, tar­di­ve­ment. Avant de décou­vrir Paris, je pen­sais que j’habitais juste dans ma ville, à Chelles. » D’une zone pavillon­naire à la cam­pagne yve­li­noise, qui marque la fin du RER B, il détri­cote les sté­réo­types qui collent à la peau de la grande cou­ronne. « J’ai le désir de mon­trer une autre vision de la ban­lieue pari­sienne, qui a un titre presque programmatique. »

En jouant sur cet envi­ron­ne­ment en construc­tion, Renard – rôle inter­pré­té par Mar­tin Jau­vat – et son ami Les­lie découvrent, sur l’un des chan­tiers du Grand Paris Express, un arte­fact. Per­sua­dés de la valeur his­to­rique et pécu­niaire de cet objet, les deux com­pères nous invitent sur les routes fran­ci­liennes, en quête de gloire et d’argent. Une longue nuit à la ren­contre de per­son­nages ubuesques et un brin conspi­ra­tion­nistes. « Sébas­tien [Chas­sagne] et moi sommes tous les deux fans de science-fic­tion. C’est lui qui m’a par­lé de la base secrète de Limours dans l’Essonne. L’idée d’un axe com­plo­tiste et du ciné­ma de genre est par­tie de là. »

Le réa­li­sa­teur ajoute sub­ti­le­ment une dimen­sion psy­cho­lo­gique peu repré­sen­tée au ciné­ma : la rela­tion de gar­çons pré-adultes à leurs sen­ti­ments et émo­tions. « L’amour repré­sen­te­rait une bouée de sau­ve­tage pour les per­son­nages du film. Ils s’ennuient beau­coup, ils sont un peu déses­pé­rés, même s’ils ne s’en rendent pas for­cé­ment compte. »

Entre comé­die et science-fic­tion, Mar­tin Jau­vat joue avec l’environnement éclec­tique de la ban­lieue pari­sienne, avec, comme médium, la tour hert­zienne TDF de Romain­ville, objet de fas­ci­na­tion du réa­li­sa­teur depuis son enfance.

Mai­der Darricau

 

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