Impact

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Comment affronter, dans ce contexte déprimé, 350 pages centrées sur le réchauffement climatique ? En lisant un thriller page turner, bien écrit, narrant l’histoire d’un antihéros, Virgil Solal, ancien flic comme l’auteur lui-même. Ce récit permet de toucher un large lectorat dont le nombre écrase le meilleur bestseller professionnel dédié à la cause écologique. Un bon thriller repose sur un serial killer, ici, le réchauffement climatique qui tue 9 millions de personnes par an… et ce n’est qu’un début.

Ce beau roman confronte un père, Virgil Solal – dont l’enfant est mort-née, car ses poumons ont été détruits par la pollution parisienne –, à la justice française. Leader du mouvement Greenwar, il enlève le patron de Total… en 2022. Ce n’est donc pas le directeur actuel, dont il cite les propos cyniques qui envisageaient avec désinvolture un scénario à 3 ou 3,5 °C de plus. « Il ne fait pas 2° parce qu’on ne peut pas être trop pragmatique. » Le preneur d’otages œuvre non pour lui, mais pour engager des actions favorables au climat.

Le roman est entrecoupé de petites histoires futuristes ou actuelles (« Voyage en Absurdie » et « Nouvelles du monde »), qui illustrent clairement les effets du réchauffement sur les hommes partout dans le monde. Comme les Nigérians qui ne peuvent survivre avec les énièmes marées noires liées aux forages de Total, mais aussi les marathons en Inde, où les coureurs meurent par poignées, ou encore les Esquimaux qui nourrissent les ours avec des phoques, de peur qu’ils n’attaquent leurs villages (fait avéré).

On appréciera le procès de Virgil Solal qui met en accusation la justice, car selon lui elle protège les entreprises et les banques qui financent l’économie carbonée. Les réseaux sociaux sont bien sûr de la partie et, ici, pour la bonne cause, car ils soutiennent le mouvement Greenwar, protégeant physiquement Solal en se déguisant comme lui en panda blessé – emprunt à la série espagnole La Casa de papel.

Pour Olivier Norek, un jour il y aura un Solal qui attaquera les vrais responsables du réchauffement climatique : les banques, les entreprises du pétrole, du numérique, de l’aéronautique, de la mode… Le roman est suivi de 30 pages de bibliographie et de références scientifiques, afin que le lecteur intéressé puisse se faire sa propre opinion et disposer d’arguments solides s’il souhaite débattre avec d’autres et tenter de les convaincre. La conviction de l’auteur est ainsi résumée dans l’un des propos tenus par Solal : « L’écologie sans révolution, c’est du jardinage ! » / Ariella Masboungi

Olivier Norek, Michel Lafon, 2020
368 pages, 19,95 euros

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