La Rivière

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La Rivière

Domi­nique Marchais
Zadig Films

Lorsqu’il était enfant, Patrick Nuques pêchait le sau­mon dans les gaves, ces cours d’eau du Béarn et du Pays basque qui se rejoignent pour se jeter ensuite dans l’Adour. Cet amou­reux de la rivière, employé du parc natio­nal des Pyré­nées, sait désor­mais que c’est en haute mon­tagne qu’il pour­ra trans­mettre sa pas­sion à sa pro­gé­ni­ture. Autre­fois, des pêcheurs venus de toute l’Europe se retrou­vaient pour appâ­ter l’écrevisse blanche, se remé­morent les ama­teurs du coin. Aujourd’hui, le pois­son manque à l’appel. Plu­sieurs phé­no­mènes ont par­ti­ci­pé à la modi­fi­ca­tion du cycle de vie de ces ani­maux à bran­chies : bar­rages hydrau­liques, sur­pêche, uti­li­sa­tion des roches pour la construc­tion d’autoroutes, enfin, la culture du maïs à l’origine de près d’un quart de la consom­ma­tion d’eau en France.

Le docu­men­ta­riste part à la ren­contre d’acteurs asso­cia­tifs et pro­fes­sion­nels qui œuvrent à la pro­tec­tion de ces cours d’eau. Patiem­ment, des citoyens s’arment d’une pince à épi­ler pour reti­rer les débris tex­tiles repo­sant sur les arbres bor­dant les gaves. Un tra­vail minu­tieux et néces­saire, puisque ces infimes par­ti­cules ingé­rées par les pois­sons se retrouvent ensuite dans l’organisme humain. Dans un labo­ra­toire près de Pau, des scien­ti­fiques étu­dient le jour­nal de bord d’un sau­mon en ana­ly­sant son oreille interne, pro­ces­sus fas­ci­nant pour celui qui n’est pas fami­lier de la bio­lo­gie. « La science nous per­met de voir l’invisible. » En 1974, 90 % des stocks de pois­sons avaient le temps de se recons­ti­tuer natu­rel­le­ment. En 2017, cette pro­por­tion est tom­bée à 65,8 %.

On compte dans la région plus d’une ving­taine de gaves que Domi­nique Mar­chais laisse sciem­ment se confondre, subli­mant ces grands espaces boi­sés où s’écoule une eau claire, d’une appa­rente pure­té. « J’ai fil­mé plu­sieurs rivières comme s’il s’agissait tou­jours de la même car, pour moi, plus que la rivière, c’est la notion de bas­sin-ver­sant qu’il nous faut mieux com­prendre, inté­rio­ri­ser », et autour de laquelle asso­cia­tions et jeu­nesse se regrou­pe­ront pour pro­té­ger leur environnement.

Tous ces fidèles de la rivière le déplorent, mal­gré leurs vic­toires à petite échelle, si rien n’est fait « plus haut », ces éco­sys­tèmes s’effondreront. Pro­fon­dé­ment mili­tant, le docu­men­taire de Domi­nique Mar­chais porte un regard grave sur l’inaction de la puis­sance publique et la lente asphyxie de ces milieux naturels.

 

Mai­der Darricau

 

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