Her­vé Kempf
(Seuil, coll. « Libelle », 2022, 60 pages, 4,50 euros) 

Alors que le monde s’affole d’une accé­lé­ra­tion (presque) inat­ten­due des effets du chan­ge­ment cli­ma­tique, la remise en ques­tion du modèle éner­gé­tique n’est pas à l’agenda des déci­deurs fran­çais, qui prônent envers et contre tous les bien­faits de l’énergie nucléaire. Un com­bat que le jour­na­liste Her­vé Kempf qua­li­fie d’« étrange obses­sion fran­çaise ». En mini­mi­sant les consé­quences des grandes catas­trophes et en van­tant les mérites d’une éner­gie décar­bo­née, le lob­by nucléaire garan­tit une appa­rente sécu­ri­té de l’Hexagone. Ce serait oublier (nier ?) que la catas­trophe cli­ma­tique n’omettra guère les réac­teurs nucléaires – tout aus­si archaïques que l’idée de puis­sance par la fis­sion nucléaire. En rap­pe­lant les ques­tions de conjonc­ture éco­no­mique, Her­vé Kempf décrypte l’histoire com­plexe des cen­trales, liée à celle du Groupe EDF, et les enjeux de cette éner­gie consi­dé­rée comme d’avenir, verte ou en déclin, selon les points de vue.

Mai­der Darricau