Bien connue des étu­diants et des ensei­gnants, la col­lec­tion « La Docu­men­ta­tion pho­to­gra­phique », créée par la Docu­men­ta­tion fran­çaise, a récem­ment refait peau neuve aux édi­tions du CNRS, pour le plus grand plai­sir de ses nom­breux lec­teurs. Décli­nant une série géo­gra­phie bien gar­nie (Les Fron­tières, Les Espaces ruraux en France, pour les der­niers titres), ces livrets au for­mat maga­zine mêlent textes de qua­li­té – rédi­gés par des spé­cia­listes – et illus­tra­tions de tous ordres (cartes, pho­to­gra­phies et docu­ments originaux).

Le pré­sent volume consa­cré aux ter­ri­toires lit­to­raux en France et dans le monde, rédi­gé par Annaig Oiry (maî­tresse de confé­rences à l’université Gus­tave-Eif­fel de Marne-la-Val­lée), ne fait pas excep­tion à la règle et pro­pose un pano­ra­ma thé­ma­tique de la varié­té des lit­to­raux, entre néces­saire pré­ser­va­tion de l’environnement, déve­lop­pe­ment éco­no­mique (pou­vant abou­tir à des phé­no­mènes de « béto­ni­sa­tion » et de « sur­tou­risme »), inéga­li­tés sociales et enjeux géopolitiques.

Comme pour les autres ter­ri­toires spé­ci­fiques – sin­gu­liè­re­ment la mon­tagne, dont les lit­to­raux par­tagent en France le pri­vi­lège d’être l’objet de lois déro­ga­toires au droit com­mun –, cette syn­thèse démontre brillam­ment que si cer­tains ter­ri­toires lit­to­raux sont deve­nus des espaces de déve­lop­pe­ment par­fai­te­ment inté­grés aux grands cir­cuits éco­no­miques mon­dia­li­sés, d’autres, en revanche, res­tent iso­lés, voire mar­gi­na­li­sés, tous néces­si­tant des dis­po­si­tifs par­ti­cu­liers de pro­tec­tion. Damien Augias

Annaig Oiry, coll. « La Docu­men­ta­tion pho­to­gra­phique », CNRS édi­tions, 2021
64 pages, 9,90 euros