Adrien Bellay
(Jour2Fête)
Le documentaire débute par une scène plutôt familière. Impuissant face à une imprimante capricieuse, Adrien Bellay prend contact avec le service après-vente de sa machine. Il est alors ahuri par le conseil d’un technicien lui suggérant d’en commander une nouvelle. Selon lui, la réparer coûtera plus cher. Consterné, Adrien en vient même à regretter la propagation de cette invention née au XVe siècle, aujourd’hui présente dans tous les foyers : « Le rêve de Gutenberg s’est envolé, l’humanité est devenue une machine à produire qui dépossède les individus du savoir. »
À Nantes, dans le quartier du Breil, le réalisateur se rend dans un atelier de réparation collective qui promeut, sous la bannière de l’éducation populaire, une activité collaborative pour déjouer l’obsolescence programmée. Inspiré par cette pensée low-tech, Adrien Bellay part alors sur les routes de France à la rencontre de citoyens qui tentent de vivre dans un monde moins consumériste.
Barnabé Chaillot, star de YouTube et « maître dans l’art de l’autonomie », raconte avec humour les débuts de sa longue marche vers un mode de vie low-tech. « Avant, j’étais utopiste et tout le monde disait “t’es utopiste”. Maintenant, l’utopiste, c’est celui qui continue à croire qu’on va pouvoir dépenser de l’énergie, et moi je deviens un réaliste. »
Rendez-vous ensuite dans les locaux de l’atelier du Zéphyr, qui construit des éoliennes de manière participative ; une production locale et citoyenne entre néo-ingénieurs et scientifiques.
À la découverte de ces citoyens installés en zones rurales, on se demande cependant si la solution se trouve uniquement dans les campagnes, alors que plus de 80 % de la population française réside dans une zone urbaine (source : Statista, 2021). Une question à laquelle tente de répondre la start-up Low-tech Lab, qui a testé pendant un an une dizaine de solutions low-tech, en équipant une tiny house (micro-maison). Et cela, afin de démontrer qu’un changement de mode de vie en milieu urbain est possible.
Mais, sans surprise, le documentaire vient rappeler que l’industrie, pour qui sobriété ne rime pas encore avec profit, peine à s’emparer du sujet.
Low-Tech est un documentaire pédagogique dont le mérite est de mettre en lumière des initiatives citoyennes et, bien qu’il ne présente pas de démarches franchement révolutionnaires, il constitue un bon support de débats.
Maider Darricau