Ma vie rouge
« Meurtre au Grand Paris »
Ce livre étonnant dans sa forme est avant tout le récit, au plus près des faits, d’un engagement, celui de Pierre Mansat, militant communiste, longtemps adjoint au maire de Paris en charge des relations avec la banlieue. Il est aussi une sorte de roman policier, dû à la plume de Christian Lefèvre, politiste, professeur à l’École d’urbanisme de Paris et un des meilleurs spécialistes des métropoles mondiales.
Le premier chapitre nous plonge donc dans l’atmosphère d’un roman noir où le héros, Paul Métro, double imaginaire de Pierre Mansat, hérite d’une délicate mission : élucider les circonstances du meurtre en 1964 d’un certain Granparis.
On le sait : pendant ses mandats municipaux et ensuite ses responsabilités à la Ville de Paris, Pierre Mansat s’est battu pour qu’advienne une métropole parisienne, innovante et solidaire, ayant la capacité de lutter contre les inégalités territoriales, notamment par des formes de péréquation financière.
Il estime aujourd’hui que son combat n’a pas abouti. Il nous livre l’histoire vivante de ce combat, mais aussi celle de son propre parcours de jeune communiste originaire de Montluçon, monté à Paris, devenu postier et syndicaliste, puis dirigeant du « Parti », conseiller d’arrondissement, adjoint de Bertrand Delanoë en 2001. C’est une vie rouge avec sa part d’ombre et de lumière, que le lecteur découvrira, non sans émotion. / Antoine Loubière
Pierre Mansat et Christian Lefèvre, coll. « Engagements », Presses universitaires de Grenoble, 2021
158 pages, 19 euros