Paris Moderne 1914–1945
Jean-Louis Cohen et Guillemette Morel Journel (dir.)
(Flammarion, 2023, 352 pages, 49 euros)
Qu’il a été émouvant de recevoir le dernier ouvrage de Jean-Louis Cohen, quelques semaines seulement après sa disparition. Avec Guillemette Morel Journel, il aura réalisé ce dictionnaire amoureux, qui ne dit pas son nom, sur les grandes heures de Paris d’une guerre à l’autre. Une époque durant laquelle la capitale aura été un phare pour le monde, le lieu de rencontres des plus grandes figures des arts et techniques (peintres, écrivains, photographes, architectes, ingénieurs…), et d’organisation d’évènements extrêmement marquants.
« De la lettre “A”, comme la photographe Laure Albin-Guillot, à la lettre “Z”, comme le critique d’art Christian Zervos, en passant par Josephine Baker, Marcel Carné, Coco Chanel, Le Corbusier, Fernand Léger, Adolf Loos, Charlotte Perriand, Helena Rubinstein ou Tristan Tzara. Près de cent entrées composent un portrait sous forme de kaléidoscope amplement illustré. Un reportage photographique d’Antonio Martinelli donne à voir ce que le paysage architectural et urbain d’aujourd’hui révèle du Paris d’il y a cent ans. »
Comme le rappellent les auteurs dans l’avant-propos : « Il serait vain de prétendre restituer l’infinie complexité des transformations de la société parisienne en une seule publication, mais cette mosaïque entend esquisser le panorama d’une aventure humaine, incitant lectrices et lecteurs à procéder à leur propre exploration de ce vaste paysage que fut Paris de 1914 à 1945. »
Paris, durant ces années, s’est bien plus profondément transformée que les débats actuels ne le laissent croire, notamment sous l’impulsion de la forme première d’urbanisme transitoire qu’ont constituée les expositions internationales de 1925, 1931, 1937, dont seuls quelques pavillons ont traversé les âges. Ce beau livre à l’iconographie somptueuse nous replonge dans la folle effervescence de l’époque, dans une ville « délibérément moderne ».
Julien Meyrignac