Paris n’est plus une fête
Hacène Belmessous
(Les voix urbaines, 2024, 164 pages, 18 euros)
Pour le lancement de sa maison d’édition, le Genre urbain publie une description de Paris aux antipodes de la ville découverte par Ernest Hemingway dans les années 1920. Le Paris révolutionnaire et socialiste a disparu au profit d’une philosophie néolibérale qui régente la capitale.
Dans cet essai sombre mais clairvoyant, Hacène Belmessous décrypte les rouages d’une ville financiarisée. Pour l’auteur, l’accueil des Jeux olympiques après trois candidatures malheureuses en est le révélateur. L’urbanisme se privatise et les habitants disparaissent, le droit de la ville, cher à Henri Lefebvre, est enterré par la compétition des villes globales.
Au centre de cette déchéance, il y a l’impossible accès aux logements sociaux et la mainmise des promoteurs sur le foncier. En partant de cas concrets, l’auteur produit ici une synthèse pragmatique des dynamiques urbaines néolibérales.
Maider Darricau