Précieux déchets
(Jusqu’au 1er septembre 2024)
Conçue par le Design Museum de Londres, sous le nom Waste Age: What Can Design Do?, l’exposition arrive en France, à la Cité des sciences et de l’industrie, sous la dénomination Précieux déchets. T
out part d’un constat accablant : chaque année, plus de 2 milliards de tonnes de détritus sont générées dans le monde. Seulement 15 % de ce volume est valorisé, le reste allant empoisonner le sol, l’eau et l’air. Dans ce sinistre contexte, l’objectif de l’expo est de mettre en valeur une nouvelle génération de designers, dont l’action démontre qu’il est possible de donner une seconde vie aux déchets sans pour autant négliger la dimension esthétique et novatrice de la démarche.
Composée en trois volets, la manifestation aborde tout d’abord la façon dont les déchets en sont arrivés à atteindre pareille « apogée », en mettant en exergue les rouages de la production de masse.
Dans un deuxième temps, il est question du potentiel des déchets et des manières de les revaloriser. Le but est d’inciter le visiteur à poser un autre regard sur les déchets qui peuvent avoir de la valeur : les matériaux recyclés sont de précieuses ressources.
La troisième partie de l’exposition imagine un monde où le déchet n’existerait plus et montre comment des créateurs visionnaires anticipent la fin de vie d’un produit, dès le stade de sa conception (où jusqu’à 80 % de son impact environnemental est prédéterminé), afin de le rendre plus durable et plus facile à réparer et à recycler. Cela grâce aux travaux menés sur des matériaux comme le mycélium, les balles de riz ou encore les déchets agricoles.
Tout comme l’exposition Ville de demain – Une exploration en 1 000+ solutions, présentée l’an passé à la Cité des sciences (lire Urbanisme, n° 434), Précieux déchets a été conçue afin de limiter au maximum son empreinte carbone : les objets exposés voyagent uniquement par voie maritime et terrestre, et la scénographie a été créée suivant la démarche de l’économie circulaire – les mobiliers sont construits à partir de portes de bureaux récupérées dans des chantiers de démolition à Paris et en proche banlieue, et la peinture des podiums et des cimaises a été fabriquée à partir d’algues. Une belle façon de joindre le geste à la parole.
Rodolphe Casso
Cité des sciences et de l’industrie
30, avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris
www.cite-sciences.fr