[Ré]-aménager la ville inondable
Plan urbanisme construction architecture (Puca)
(Concours national d’idées Amiter, 2022, 312 pages)
Certes, cet ouvrage a été publié il y a un peu plus d’un an, mais il constitue une somme inestimable et une ressource fondamentale sur un sujet qui ne l’est pas moins. Développé entre 2019 et 2021, le dispositif Amiter, porté par le ministère de la Transition écologique et le Plan urbanisme construction architecture (Puca), a d’abord consisté en un appel à manifestation d’intérêt (AMI) auprès des collectivités, qui a abouti à la sélection de neuf territoires : Béziers, Dax, Marseille, Montereau, Saint-Étienne, Saint-Nazaire, Touques-Cœur Côte Fleurie, Tours et Vernon. Puis en un concours d’idées ouvert sur chacun de ces territoires, sur lesquels ont planché 64 équipes pluridisciplinaires (architectes, paysagistes, urbanistes, hydrologues, etc.) sélectionnées sur candidature. L’objectif consistait à faire émerger, sur une grande diversité de territoires, de nouvelles approches dans la conception du renouvellement urbain des sites exposés, en faisant du risque un levier de projet au service de la réduction de leur vulnérabilité.
Le résultat est à la hauteur de l’ambition affichée à l’origine : les projets et propositions exposés dans l’ouvrage constituent une véritable mine d’idées, dispositifs et références en matière de production urbaine composant avec le risque inondation, en anticipation ou en accompagnement de résilience.
Tous les projets, et pas seulement ceux des lauréats ou des équipes citées ou mentionnées, recèlent de la matière à innovation : sur l’expertise hydrographie et les réponses sitologiques (Marseille La Capelette, Touques), sur les réponses de conception du bâti (Vernon), sur les réponses de conception des espaces publics (Béziers), sur les propositions systémiques de « ménagement » des sites (Tours), sur le projet urbain de long terme (Dax), sur les dimensions sociales de l’eau vive dans les villes (Saint-Étienne), sur les options de « repli » urbain dans une logique d’acceptation de l’aléa en tant que tel (Saint-Nazaire) et, pour finir, avec le projet lauréat du Grand Prix national (D&A, ALP, CCR, Saville et Eau.P) sur la nécessité d’une approche globale hydrologique, sociale, économique, urbaine, paysagère et architecturale (Montereau). Inépuisable.
Julien Meyrignac