Philippe Petit
(Pyramide Distribution)
À Marseille, Max (Swann Arlaud) rêve de faire d’un parking à l’abandon, en plein centre-ville, un jardin utopique, sans barrières, avec le soutien des habitants du quartier. Hélas, il échoue de peu à un concours qui aurait pu lui permettre de concrétiser son projet audacieux.
Mais à force de ténacité et d’entêtement, il va parvenir à sensibiliser les bonnes personnes, d’un architecte de renom aux services d’urbanisme de la mairie, pour relancer la machine. Non sans se confronter aux affres de la rentabilité, du marketing et de la communication qui pourraient affadir son œuvre. Car Max nous est présenté comme un pur, un doux-dingue, un obsessionnel (un naïf ?). Bref : un artiste.
Pour préparer Tant que le soleil frappe, le réalisateur Philippe Petit a rencontré le paysagiste local Nicolas Faure, le collectif Coloco ou encore le botaniste Patrick Blanc, qui conçoit des murs végétaux à Paris… Il semble même avoir vécu une petite épiphanie en découvrant les réalités de cette profession – dont on dit qu’elle n’est pas assez reconnue dans le milieu même de l’urbanisme : « Les paysagistes sont au cœur des problématiques de réinvention de l’espace urbain, de transition écologique et sociale. Ces métiers interpellent sur l’uniformisation qui touche l’aménagement de nos villes et, au-delà, nos mentalités. »
Quant au souhait de tourner à Marseille, il paraît limpide : « Je voulais que le film se constitue autour de cette place. Surtout ne pas faire “un film de banlieue”, ni “un film marseillais”, mais que l’action se construise autour d’une agora proche du centre d’une grande ville méditerranéenne, qui puisse évoquer une mégalopole, être traversée par toutes sortes de gens. »
Bien qu’il manque parfois de rythme et d’enjeux forts, Tant que le soleil frappe constitue non seulement un bel hommage à la profession, mais aussi la preuve que sa visibilité et sa reconnaissance vont croissant.
Rodolphe Casso