Sébastien Vaniček
Tandem Films, actuellement en salle
Un film d’épouvante se déroulant dans une cité française, l’idée n’est pas nouvelle. En 2009, La Horde orchestrait une invasion zombie dans un HLM et, plus récemment, La Tour, sorti début 2023, proposait un huis clos avec des habitants pris au piège d’une étrange matière noire.
Cette fois-ci, Vermines met en scène un bâtiment sous la menace d’une colonie arachnide. Depuis le très divertissant Arachnophobie, produit par Spielberg et sorti par Disney en 1990, l’exercice du « film d’araignée » n’avait été que peu réitéré. Grand bien en a pris à Sébastien Vaniček qui signe un premier long métrage plaisant à plusieurs égards.
On y suit le jeune Kaleb (Théo Christine) qui collectionne des bestioles en tous genres et dont la chambre est un véritable vivarium. Dans l’arrière-boutique d’un bazar, il tombe sur une araignée de belle taille enfermée dans une boîte en plastique et en fait aussitôt l’acquisition. Ce que notre héros ignore, c’est que l’animal appartient à une espèce redoutable venue du désert (on ne saura pas lequel).
Bientôt, la velue lui fausse compagnie pour coloniser l’immeuble à une vitesse exponentielle. En compagnie de sa sœur et de quelques amis, Kaleb va devoir s’extraire de ce piège mortel, tandis qu’autour de lui, les voisins tombent comme des mouches dans la toile de l’envahisseur.
On notera, à ce titre, le choix du bâtiment où se déroule l’action : les Arènes de Picasso, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), dont la forme évoque – je vous le donne en mille – une toile d’araignée géante.
Outre cette coquetterie architecturale, la véritable qualité de Vermines est de proposer un film qui, s’il se déroule en banlieue, ne fait ni dans le misérabilisme, ni dans les figures imposées que sont le trafic de drogue, la guerre des gangs ou la quête d’ascension sociale.
L’autre atout du long métrage est d’être tout simplement un assez bon jump scare, divertissant et souvent drôle, qui n’a pas grand-chose à envier aux productions américaines (sinon un peu plus d’argent, quand même).
Quant au sous-texte, on peut imaginer que Vermines se veuille une métaphore de la dégradation des barres et des tours qui finit par attaquer autant les murs que les habitants. À moins qu’on ne tente ici de revisiter la notion de xénophobie… On vous laisse juges.
Rodolphe Casso