Bruno Toussaint, maire de Saint-Dié-des-Vosges
Ancienne cité industrielle, Saint-Dié aspire à se réinventer comme territoire d’avenir. Au cœur du massif vosgien, elle conjugue qualité de vie et bonne accessibilité, tout en mettant en œuvre une politique d’attractivité destinée à enrayer la désertification commerciale et médicale.

Saint-Dié se situe à l’interface entre les métropoles de l’Est ; comment tire-t-elle son épingle du jeu ?
Saint-Dié est une ville de moyenne montagne située à seulement 20 minutes des premières stations de ski et des infrastructures nautiques autour des lacs de Pierre-Percée et Gérardmer, ce qui en fait un territoire naturellement tourné vers le tourisme. Sur le plan des mobilités, la commune bénéficie d’un maillage ferroviaire très correct, hérité en partie du travail de mon prédécesseur, David Valence, ancien maire et vice-président de la Région en charge des transports jusqu’en 2022. Grâce à cet atout, Saint-Dié se trouve à seulement 2h20 de Paris en TGV, et à environ une heure de Nancy et de Strasbourg. Un avantage majeur pour de nombreux Déodatiens qui travaillent dans ces métropoles économiques. Notre dynamique économique est, elle aussi, renforcée par l’arrivée de nouvelles entreprises sur la commune, notamment dans le secteur de la joaillerie. Deux acteurs majeurs s’y sont implantés : Orest, filiale du groupe LVMH, et Aurigane, qui, à eux deux, vont créer environ 700 emplois supplémentaires. Parallèlement, nous travaillons à la création d’une école de joaillerie afin de former et d’attirer de jeunes talents.
Enfin, lorsque j’ai pris mes fonctions, nous avons décidé d’engager une dynamique de redéploiement en investissant dans des infrastructures vétustes, comme le cinéma. Inauguré en juin, ce nouveau complexe de sept salles modernes attire déjà des communes voisines, qui profitent ensuite de leur venue pour consommer en ville, générant ainsi un véritable cercle vertueux.
Préoccupation majeure pour le territoire, quels sont les projets et actions menés pour améliorer l’offre de santé ?
En 2022, Saint-Dié ne disposait pas de maison de santé. Depuis, deux structures ont été créées, et une troisième est en cours d’achèvement. Ce futur pôle médical, le plus grand des Vosges, accueillera une vingtaine de professionnels de santé, dont un cabinet de radiologie doté d’équipements modernes, comme une IRM, pour répondre aux besoins locaux sans obliger les patients à se déplacer à Nancy ou à Strasbourg.
Nous avons la chance d’être dans un milieu semi-rural où nos médecins se déplacent encore chez la population âgée. Concomitamment, un projet privé est en développement pour bâtir une maison senior avec des appartements F2 et F3. Cette initiative vise à offrir aux seniors une alternative à l’entrée directe en Ehpad. Par ailleurs, la restructuration de celui de Saint-Dié est en cours, en collaboration avec le CHI Hôpitaux Massif des Vosges.
Comment le Festival international de géographie (FIG) participe-t-il au rayonnement de la commune ?
Le festival [fondé en 1990, ndlr], qui attire chaque année au minimum 30 000 visiteurs, est considéré comme l’une des plus grandes manifestations du Grand Est. La ville bénéficie ainsi d’une forte visibilité dans la presse nationale, ce qui est plutôt rare. Je mène personnellement un combat en étant constamment à la recherche de mécènes et de sponsors pour non seulement préserver, mais aussi développer le festival. Depuis 2022, une édition junior sensibilise les jeunes à la géographie et au territoire local. Nous voulons aussi renforcer le salon de la géomatique du FIG, pour faire du numérique et de la technologie un pilier du festival.
Propos recueillis par Maider Darricau
Photo : D. R.
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