Villes In Vivo, un réseau d’acteurs culturels et urbains

Pas­cal Le Brun-Cor­dier. Pho­to : Cécile Mella
Pascal Le Brun-Cordier est directeur artistique et professeur associé à l’École des arts de la Sorbonne, où il est responsable du master Projets culturels dans l’espace public.
Coordinateur de Villes In Vivo, un réseau d’acteurs culturels et urbains, il associe ses recherches à sa pratique et conçoit des projets artistiques en espace public et d’urbanisme culturel.
Il est coauteur de La Ville relationnelle  (Éditions Apogée, 2024), avec Sonia Lavadinho et Yves Winkin.

 

 

Pour­riez-vous défi­nir les dimen­sions théo­riques et aca­dé­miques de l’urbanisme culturel ?

L’urbanisme cultu­rel est un champ de pra­tiques et de recherches assez jeune dont les acteurs ne par­tagent pas néces­sai­re­ment les mêmes idées, méthodes et objec­tifs ; il est donc dif­fi­cile de vous répondre.

Néan­moins, une dizaine d’entre eux, dont je fais par­tie, cofon­da­teurs du Mou­ve­ment de l’urbanisme cultu­rel, fin 2023, ont entre­pris d’élaborer leur défi­ni­tion : « Ins­crit dans les enjeux contem­po­rains des tran­si­tions, l’urbanisme cultu­rel regroupe un ensemble de pra­tiques qui contri­buent à la trans­for­ma­tion des ter­ri­toires en vue de leur meilleure habi­ta­bi­li­té. S’appuyant sur des inter­ven­tions artis­tiques et cultu­relles situées, l’urbanisme cultu­rel crée les condi­tions de la capa­ci­té à agir pour toutes les par­ties pre­nantes et influe sur les modes opé­ra­toires de la fabrique territoriale. »

Pour le dire autre­ment, nous envi­sa­geons la pro­fon­deur de la dimen­sion cultu­relle, une néces­si­té abso­lue à l’heure des transitions/bifurcations en cours, ain­si que la puis­sance et la finesse de la créa­tion artis­tique – arts visuels et arts vivants – dans les dif­fé­rentes phases de la fabrique urbaine offi­cielle, notam­ment pour les enri­chir, comme en dehors des pro­ces­sus ins­ti­tu­tion­nels de la pro­duc­tion urbaine, pour faire adve­nir des urba­ni­tés vivables, soit sou­te­nables et hos­pi­ta­lières ; vivantes, c’est-à-dire ani­mées et poli­tiques ; enfin, vibrantes, soit dési­rables et inspirantes.

Les inter­ven­tions artis­tiques et cultu­relles que nous déve­lop­pons sont à la fois in situ, contex­tuelles ; in vivo, ancrées dans des dyna­miques sociales ; et pen­sées comme des moyens pour trans­for­mer les territoires.

Nous consi­dé­rons que la créa­tion artis­tique peut être mobi­li­sée à toutes les étapes des pro­jets urba­nis­tiques, et pas uni­que­ment à la fin. J’ai cou­tume de dire qu’à la cerise sur le gâteau – l’œuvre posée sur l’espace public –, nous pré­fé­rons le cla­fou­tis, c’est-à-dire les démarches artis­tiques inté­grées dans la fabrique urbaine – dans les phases d’enquête notam­ment, où via le sen­sible et l’imaginaire, grâce à des artistes sis­mo­graphes et des outils sou­vent déca­lés et enga­geants, comme la psy­cha­na­lyse urbaine, nous par­ve­nons à voir, entendre ou sen­tir autre­ment les situa­tions, et à embar­quer plus de monde.

On passe donc d’un art posé sur la ville à un art inté­gré dans un contexte, qui n’est pas un simple exhaus­teur de goût, pour ajou­ter une touche de beau, mais un ingré­dient pos­si­ble­ment déter­mi­nant d’une situa­tion urbaine, pen­sé en dia­logue avec les citoyens et les acteurs clas­siques de la fabrique urbaine. On retrouve l’idée de la ville comme œuvre col­lec­tive avan­cée par Hen­ri Lefebvre dans Le Droit à la ville.

Mai­der Darricau

Lire la suite de cet entre­tien dans le n° 438 « L’art et la manière »

 

 

 

 

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