La Fabrique urbaine est une émission qui explore les coulisses de la ville et décrypte l’actualité urbaine.
Deux fois par mois, La Fabrique urbaine part à la découverte de la ville à la rencontre d’universitaires, d’écrivains, d’artistes et de ses décideurs afin de mieux cerner les enjeux de la ville du XXIe siècle.
Rencontres, échanges et débats sur les enjeux de la ville agrémentent les émissions.
La Fabrique Urbaine est une émission produite et animée par Aldo Bearzatto.
La Fabrique urbaine #89 Claire Schorter — Grand Prix de l’Urbanisme 2024
Au programme :
- Claire Schorter, architecte-urbaniste et fondatrice de l’agence LAQ. Son agence intervient sur de nombreux grands projets métropolitains dont celui de l’Ile de Nantes et celui de la gare Saint Sauveur à Lille. Elle revendique l’hybridation des formes urbaines et des programmes pour produire un tissu urbain plus diversifié.
Ses nombreux projets démontrent par l’exemple la faisabilité opérationnelle des projets et de son approche. A Lille, sur la friche ferroviaire de Saint-Sauveur, Claire Schorter mobilise les citoyens pour faire émerger une nouvelle centralité en s’appuyant sur les usages transitoires mais aussi sur la biodiversité qui a investi le site. A Rungis, elle repense la lisière urbaine et l’interface ville-nature d’une plaine maraichère sous forme d’un agro-quartier, préservant ainsi la fertilité des sols et offrant de nouveaux usages aux résidents. Sur l’Ile de Nantes, elle poursuit la réflexion sur les tracés, le parcellaire, la qualité des logements, et sur la manière dont on peut concilier densité, échelle humaine, espaces de nature, et qualité d’usage. Dans d’autres contextes, elle met en avant la possibilité de retrouver des activités dans les centre-bourgs et repenser les entrées de ville, réhabiliter les bâtiments existants en évitant de démolir, préserver les espaces agricoles, réinvestir les grands ensembles.
- Julien Meyrignac pour une chronique coup de poing intitulé « L’urbanisme est mort, vive l’urbanisme ! ».
La Fabrique urbaine #88 Quartiers populaires : défaire le mythe du ghetto
Pierre Gilbert, Quartiers populaires : défaire le mythe du ghetto ( Editions Amsterdam )
« Voir les cités autrement permet de s’émanciper d’une vision qui considère le peuplement comme le principal problème et qui fait du bulldozer et de la grue les principaux instruments du changement social. »
« Au sommet d’une colline s’élèvent d’imposants bâtiments rectilignes, bordés d’un côté par des champs et, de l’autre, par des pavillons. Le paysage des cités charrie tout un imaginaire. Elles sont, depuis plusieurs décennies, le support d’une profusion de fantasmes. Après avoir symbolisé le confort moderne et le progrès social de l’après-guerre, leur image s’est rapidement dégradée. On a d’abord dénoncé les cages à lapin et la sarcellite ; plus récemment, on a fustigé des ghettos, des territoires perdus gangrenés par le séparatisme.Pour combattre ces fausses évidences, qui renforcent la stigmatisation des minorités racisées et des fractions précaires des classes populaires, Pierre Gilbert rétablit ici la réalité des faits. S’appuyant sur une synthèse inédite des travaux en sciences sociales, il met en évidence les formes de ségrégation subies par ces quartiers, expose leurs particularités sur le plan des styles de vie, des relations sociales, du rapport à l’État, de l’emploi, des normes de genre, des aspirations. Et produit ce constat spectaculaire : les cités sont des lieux banals, et leurs habitants très semblables au reste des classes populaires. » (nde – Editions Amsterdam)
Dans la continuité de cette première partie, Nicolas Maisetti propose dans sa chronique une immersion dans les tribunes populaires des stades de foot.
La Fabrique urbaine #87 — Boum Boum. Politiques du dancefloor
Arnaud Idelon, Boum boum. Politiques du dancefloor, Editions Divergences, 2024
Au programme : L’invité est Arnaud Idelon pour son dernier ouvrage « Boum boum. Politiques du dancefloor » publié aux Editions Divergences. « “La fête est politique.” Ce slogan peine à convaincre aujourd’hui. Le dancefloor, investi par le capitalisme, s’édulcore dans son devenir ambiance. Le pouvoir mobilise la puissance de la fête pour célébrer une identité nationale fantasmée, et réprime en même temps ceux et celles qui lui échappent. Pourtant il survit dans la fête contemporaine une politique en mode mineur : espaces de réinvention de soi, géométries sociales alternatives, formes éphémères de communs et terreau de joie pour les luttes. De l’intime au collectif, ce livre est autant la cartographie de ces paradoxes festifs qu’une ode à la fête comme une zone à défendre contre la colonisation par le jour de nos sociabilités. »
Dans la continuité de cette première partie, Martine Drozdz propose dans sa chronique une histoire des Macumba. Ces discothèques ont essaimé en France et ont révolutionné l’histoire de la nuit. A l’heure de la fermeture de la dernière boite de nuit du genre, Martine Drozdz revient sur ces lieux de démocratisation de la fête.
Aldo Bearzatto