La Métropole de Lyon attentive à ses périphéries
Le Café du Ruisseau à Cailloux-sur-Fontaines et sa voie nouvelle projetée. © Taktik Studio
Alors que le débat sur le « zéro artificialisation nette » (ZAN) bat toujours son plein, la Métropole de Lyon – réputée territoire métropolitain et de grands projets urbains – accompagne aussi le développement de communes dites « périphériques », par des projets d’aménagement urbain, dont on peut tirer plusieurs enseignements de la mise en œuvre du ZAN.
La Métropole de Lyon est un territoire de 58 communes et d’1,4 million d’habitants. Si la commune de Lyon a la densité de New York et est urbanisée à plus de 90%, plus de 50% du territoire métropolitain reste constitué d’espaces naturels et agricoles. Lyon et Villeurbanne comptent, à elles seules, 650 000 habitants, mais la métropole compte également 20 communes de moins de 5 000 habitants.
En matière de projets urbains, la Métropole de Lyon est avant tout reconnue pour ses grands projets urbains centraux comme Confluence et La Part-Dieu, à Lyon ; ou Gratte Ciel, à Villeurbanne ; de grands projets de renouvellement urbain comme La Duchère, à Lyon, ou le Mas du Taureau, à Vaulx-en-Velin ; ou encore de projets majeurs d’espaces publics, comme les berges du Rhône, et plus récemment les projets Presqu’île à vivre et Rive droite du Rhône, à Lyon. Mais elle conduit également des opérations d’espaces publics et de projets urbains dans des centres-bourgs de communes rurales et de périphérie de deuxième et troisième couronne du territoire métropolitain.
Nous avons choisi deux exemples de transformation de ville moyenne et de centre-bourg : l’un est situé à Cailloux-sur-Fontaines, commune rurale de 2 800 habitants, au nord de Lyon, en limite de l’Ain (ci-contre) ; l’autre est situé dans le centre de Givors, ville de 20 000 habitants en déprise industrielle et commerciale, à 20 km au sud de Lyon (voir p. 54). D’un côté, il s’agit de structurer la centralité du centre-bourg, de l’autre, de requalifier un îlot dégradé d’une ville moyenne, et dans les deux cas, en s’appuyant sur la recomposition urbaine autour d’un espace public fédérateur et levier de transformation du centre-ville.
Une aide de la Métropole de Lyon pour le développement urbain des communes
Dans un objectif de densification urbaine des centres-bourgs et des centres-villes des communes, en lien avec l’amélioration de la desserte de l’ensemble du territoire métropolitain (réseau de transports en commun avec le déploiement de nouvelles lignes de tramway et de bus à haut niveau de service, réseau de pistes cyclables majeures avec 250 km de « voies lyonnaises »), la Métropole a aussi mis en place en 2022 un fonds d’aide à l’investissement accompagnant l’arrivée de nouveaux habitants 1, consacrant 10 millions d’euros supplémentaires par an aux communes.
Cette aide est complémentaire du pacte de cohérence métropolitain, adopté conformément à la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, qui consacre 82 millions d’euros d’investissement au prorata de la population des communes autour de sept axes stratégiques, comme la revitalisation des centres-bourgs, les modes actifs, ou encore l’éducation. Cette nouvelle aide a permis d’accompagner près de 70 projets en 2023, parmi lesquels la construction ou l’extension de groupes scolaires, la rénovation énergétique de bâtiments publics, l’aménagement ou encore la rénovation d’équipements sportifs.
Cécile Féré & Fanny Laperrière
Lire la suite de cet article dans le n°439 « Périphéries »