Le rôle des Drac : agir pour la cause de la Culture
À la tête de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) d’Ile-de-France, depuis 2019, Laurent Roturier rappelle le rôle des Drac : agir pour la cause de la Culture. Notamment en fédérant les initiatives des acteurs culturels franciliens. Auparavant, il a assuré la direction des Drac Occitanie et de l’ancienne Région Midi-Pyrénées.
Comment le ministère de la Culture et les directions régionales des affaires culturelles (Drac) participent-ils à l’aménagement du territoire ainsi qu’aux politiques du développement durable et de la cohésion sociale ?
Lorsque André Malraux a créé, en 1959, le ministère de la Culture à partir du secrétariat général d’État aux beaux-arts, c’était dans le but de rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres majeures de l’humanité, d’amener la culture et tous les arts au plus près de tous les habitants de France. Avec, pour inspiration, le mouvement de décentralisation théâtrale initié par Jeanne Laurent.
Si quelques agences régionales des « affaires culturelles » avaient déjà vu le jour, le décret qui porte création des Drac ne date que de 1977. Leur déploiement a pris du temps, car à l’époque – la fin des années 1970 – la décentralisation était balbutiante. Et il n’était pas forcément de bon ton d’aller faire carrière en service déconcentré.
Mais ce qui est intéressant, c’est que, presque cinquante ans plus tard, elles ont conservé la dénomination de Malraux de « direction régionale des affaires culturelles ». Une dénomination qui n’est pas rigide et qui laisse la liberté d’aller sur des champs autres qu’académiques.
Aller vers les territoires a été une longue marche, mais elle est devenue une réalité forte. Comme l’atteste la mise en place, depuis le 1er janvier 2020, aux côtés des délégations « métiers » (patrimoine, création artistique, médias et action culturelle, langue française…), d’une délégation transversale : la délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle.
Et comme l’atteste aussi l’orientation des actions des Drac vers la ruralité, voulue par la ministre, Madame Rachida Dati. Le terme de « territoire » est désormais inscrit dans l’organisation du ministère de la Culture, et les questions de l’aménagement du territoire sont au cœur de nos préoccupations. Cela sous plusieurs axes.
D’abord, celui des équipements culturels publics, comme les médiathèques – les besoins évoluent, la population augmente, les supports changent…, il faut donc rénover et créer des équipements de nouvelle génération – ou comme les lieux de présentation de la création artistique labellisés par l’État.
J’ai été Drac de Midi-Pyrénées [aujourd’hui une partie de la région Occitanie, ndlr] et le département de l’Aveyron n’avait aucun équipement culturel labellisé par l’État, une lacune corrigée par la création du musée Soulages, labellisé Musée de France.
Mais, surtout, il y a l’axe de l’accompagnement des politiques et actions culturelles des territoires aux différentes échelles, communale et intercommunale, d’une part, et départementale, d’autre part.
Face à une grande diversité de dynamiques et d’initiatives, et même une certaine forme d’hétérogénéité entre les territoires, le rôle des Drac est de créer des consensus, fédérer les énergies et faciliter la réalisation des projets, notamment sur le plan financier.
Julien Meyrignac
Photo : Laurent Roturier. © D. R.