Une ville moyenne qui refuse de s’étendre toujours plus
Réunion du personnel d'ALTER à Terra Botanica le 6 septembre 2021.

Michel Ballarini, directeur général de la société d’aménagement Alter, à Angers, revient sur le fonctionnement de cette puissante entité publique capable d’agir à l’échelle du département grâce à une multiplicité de structures et d’outils. L’occasion aussi de rappeler la politique avant-gardiste du territoire en matière de sobriété foncière.

 

Com­ment Alter est-il structuré ?

Alter est un groupe de 200 per­sonnes qui agit sur envi­ron 350 opérations réparties sur tout le département du Maine-et-Loire. Il est com­posé de plu­sieurs struc­tures qui font à la fois de l’aménagement (habi­tat et parcs d’activité), de la construc­tion d’équipe- ment public, et de la ges­tion urbaine : sta­tion­ne­ment, réseaux de cha­leur, immo­bi­lier d’entreprise, et énergies renou­ve­lables. Pour ces dernières, Alter a développé une grosse acti­vité d’ombrières photovoltaïques, de cen­trales photovoltaïques, de parcs éoliens, de Bio­GNV, de méthanisation, etc. Ce sec­teur a vrai­ment le vent en poupe. À ces activités s’ajoutent plu­sieurs struc­tures de por­tage fon­cier, l’idée étant de por­ter et d’acquérir des fon­ciers qui seront mutés d’ici cinq à dix ans, afin d’anticiper les besoins des collectivités à moyen et long terme. Nous avons aus­si deux foncières com­mer­ciales dont la pra­tique, plus terre à terre, consiste à ache­ter des biens, les restruc­tu­rer et les remettre en loca­tion, prin­ci­pa­le­ment pour des com­merces, sinon des logements.

Com­ment expli­quer ce choix d’un modèle cen­tra­li­sant autant d’activités ?

Sur le ter­ri­toire départemental, et peut‑être plus qu’ailleurs, les élus ont fait le job des PLUi [plans locaux d’urbanisme inter­com- munal, ndlr], des SCoT [schémas de cohérence ter­ri­to­riale], afin d’avoir la maîtrise foncière de leurs opérations. Ils ont tous une vision à cinq, dix ou quinze ans de leur ter­ri­toire au mini­mum, si ce n’est vingt ans pour cer­tains. Et ils ont tous com­pris que s’ils vou­laient avoir une connais­sance par­faite et un développement abou­ti de leur ter­ri­toire, il leur fal­lait avoir une maîtrise publique.

Quelle est votre capa­cité d’investissement ?

Elle est de l’ordre de 150 mil­lions d’euros, tous les ans, au niveau départemental. Ce n’est pas un chiffre ano­din : cela a des répercussions dans l’économie locale. L’aménagement représente entre 60 % et 80 % de nos opérations, en fonc­tion des années et du nombre de construc­tions d’équipements publics – écoles, pis­cines, mai­ries, par­king, etc. Nos opérations d’aménagement peuvent aller de 15 loge­ments, pour les plus petites, jusqu’à 4 000, voire 5 000 loge­ments. Nous sommes aujourd’hui autour de 1 500 équivalents loge­ments ven­dus par an, en moyenne, soit à des par­ti­cu­liers – sous forme de ter­rains à bâtir – soit à des pro­mo­teurs. Ce chiffre représente un quart du marché départemental. Alter est donc un acteur essen­tiel. Et il faut préciser que les trois quarts de nos nou­velles opérations concernent des fon­ciers déjà aménagés et construits. C’est l’une de nos particularités.

Alter est donc en pointe sur la ques­tion de la rénovation et de la densification…

Oui, nous tra­vaillons sur de la revi­ta­li­sa­tion urbaine en aménagement, sur de l’habitat, et nous avons aus­si une très belle acti­vité d’opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH). Nous agis­sons aujourd’hui sur sept OPAH, bientôt huit, et rénovons 150 à 200 loge­ments par an. Et cela, généralement, dans des anciens sites indus­triels, d’anciennes friches com­mer­ciales, voire d’anciens sites logis­tiques. Le tra­vail y est dès lors assez com­plexe; ce sont des tra­vaux dans la dentelle.

Aujourd’hui, notre action consiste à héberger le plus de monde pos­sible dans les villes-centres, sinon au plus proche des agglomérations ange- vines. Il s’agit de concen­trer l’habitat là où il y a du tra­vail, et non plus de faire des lotis­se­ments très loin dans la cam­pagne. Ou alors, si on doit faire de nou­veaux quar­tiers dans des com­munes dites périphériques ou dans des com­munes rurales, c’est pour y appor­ter une cer­taine den­sité. Nous avons bien conscience que notre métier de demain sera de ne tra­vailler que sur des fon­ciers plus com­plexes en termes juri­diques, d’acquisition, de procédures… y com­pris les procédures pour aller cher­cher des sub­ven­tions. Mais on sait que derrière, au moins, on ne tou­che­ra pas à la terre agricole.

Lire la suite de cette inter­view dans le n°435

Pro­pos recueillis par Rodolphe Casso

© Phi­lippe Noisette

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