« Concilier qualité de vie, écologie et abordabilité »

Constructeur et gestionnaire de logements sociaux et abordables, Rhône Saône Habitat fait la démonstration d’une promotion immobilière agile en s’appuyant sur les qualités intrinsèques des bâtiments pour valoriser les quartiers prioritaires de la ville (QPV) et les zones Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine). La coopérative mise également sur la frugalité et la sobriété foncière pour trouver l’équilibre financier et produire de l’accession sociale dans les secteurs tendus de l’aire urbaine lyonnaise, ainsi que dans des quar- tiers massivement locatifs.

 

Entre­tien avec Arnaud Cécillon, direc­teur général de Rhône Saône Habitat. 

 

Quel est le rôle d’un pro­mo­teur de loge­ments en acces­sion sociale et pour quel public intervenez-vous ?

Rhône Saône Habi­tat inter­vient sur les sec­teurs ten­dus, où les prix de l’immobilier explosent, mais également dans les quar­tiers prio­ri­taires de la ville et les zones Anru, ter­ri­toires qui bénéficient de la TVA réduite à 5,5 % pour l’achat de loge­ments neufs. Dans les deux cas, notre inter­ven­tion est au ser­vice de la mixité sociale. Nous développons entre 120 et 150 loge­ments par an : deux tiers en acces­sion sociale, un tiers en loge­ments loca­tifs sociaux. Nous aime­rions pro­duire davan­tage, mais, depuis deux ans, le marché est com­pliqué. À la cherté du fon­cier s’ajoute une aug­men­ta­tion très forte des coûts de construction.

Rhône Saône Habi­tat agit sur les marchés où la spéculation entrave l’accession à la propriété des popu­la­tions à reve­nus modestes et intermédiaires. À Lyon et en périphérie, les prix du marché ont lar­ge­ment dépassé les 5 000 euros du m2 habi­table. Beau­coup trop pour de nom­breux ménages, à qui nous offrons la pos­si­bi­lité d’avancer dans leur par­cours résidentiel et de deve­nir propriétaire. Grâce au bail réel soli­daire (BRS), notam­ment – qui, moyen­nant une rede­vance men­suelle, sup­prime le fon­cier de l’équation de l’acquéreur –, nous avons ven­du des loge­ments à un prix en deçà des 3 000 euros/m2. En pleine propriété, nous sommes aujourd’hui à 3 200 euros/m2 pour des biens très qua­li­ta­tifs dans des quar­tiers rénovés. L’objectif est de per­mettre à une clientèle locale, qui aime son quar­tier, de pou­voir y ache­ter un bien. Or, 25 % de nos ventes en acces­sion sociale concernent des loca­taires de loge­ments sociaux. L’autre enjeu est d’amener dans ces quar­tiers mas­si­ve­ment loca­tifs de nou­velles populations.

 

L’accession sociale est un moyen, donc, d’accélérer la muta­tion des quar­tiers populaires ?

Tout à fait. Elle répond à une volonté poli­tique d’accroître la mixité sociale dans ces quar­tiers. Ain­si, nous pou­vons inter­ve­nir à la demande des collectivités. Ce que nous fai­sons, par exemple, dans l’écoquartier Car­not-Par­men­tier [Nou­veau pro­gramme natio­nal de renou­vel­le­ment urbain, NPNRU, ndlr], à Saint-Fons, dans la métropole lyon­naise: de grands ensembles loca­tifs sociaux ont été réhabilités ou démolis et plu­sieurs lots de ter­rain à bâtir sont cédés par l’aménageur, en l’occurrence la Métropole de Lyon, dans le cadre d’une ZAC [zone d’aménagement concerté]. Ain­si, nous inter­ve­nons en tant que pro­mo­teur et construi­sons des loge­ments neufs que nous ven­dons en acces­sion sociale sécurisée à des popu­la­tions moins fra­giles, mais dont les res­sources ne per­mettent pas d’aller sur le marché clas­sique. Un gage de mixité et, donc, de résilience pour le quartier.

 

Com­ment valo­ri­ser un parc social et répondre aux exi­gences envi­ron­ne­men­tales sans exclure les popu­la­tions en place ?

Cela se traite au cas par cas. Pour l’heure, nous ne sommes pas encore inter­ve­nus sur notre patri­moine loca­tif qui a été construit, il y a moins de vingt ans. Mais nous avons conscience de sa réserve poten­tielle pour de futures surélévations, et il faut anti­ci­per sa remise à niveau sur le plan énergétique et envi­ron­ne­men­tal : un audit patri­mo­nial a été réalisé.

 

Lire dans la suite de cette inter­view dans le hors-série 78 

 

Pro­pos recueillis par Julie Snasli

© Lio­nel Rault

Feel­Wood, décomposition 1 et 4. © Valérie Simoncelli

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