La recherche accompagne la cohésion des territoires

L’évolution des programmes de recherche POPSU traduit le basculement des représentations de l’action publique nationale et territoriale.

Lors de son dépla­ce­ment à Cau­mont-sur-Aure (Cal­va­dos), Jac­que­line Gou­rault, la ministre de la Cohé­sion des ter­ri­toires et des Rela­tions avec les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, a annon­cé le 15 février 2021, les 15 lau­réats de la troi­sième ses­sion du pro­gramme POPSU Ter­ri­toires. Les lau­réats sont tous ins­crits dans le pro­gramme « Petites villes de demain » lan­cé le 1er octobre 2020, qui, pilo­té par l’Agence natio­nale de la cohé­sion des ter­ri­toires (ANCT), concerne 1 580 com­munes en France. Cette nou­velle ses­sion du pro­gramme POPSU Ter­ri­toires marque ain­si l’intérêt crois­sant des pou­voirs publics natio­naux, mais aus­si locaux pour la com­pré­hen­sion des dyna­miques ter­ri­to­riales, de leurs dif­fé­rentes com­po­santes et de leurs effets sociaux, éco­no­miques, cultu­rels et poli­tiques. Elle tra­duit aus­si la fin de la foca­li­sa­tion sur les métro­poles, dont témoi­gnait à sa manière le col­loque « Pour des métro­poles rési­lientes » des 21 et 22 jan­vier 2021, (à voir en replay) au pro­fit des villes petites et moyennes et des ter­ri­toires ruraux.

LES 15 NOUVEAUX LAURÉATS POPSU TERRITOIRES

Recen­trée sur ces nou­veaux « objets », la recherche urbaine retrouve une légi­ti­mi­té après avoir été long­temps tenue en lisière de l’action publique.
Les tra­vaux de recherche de cette nou­velle phase du pro­gramme POPSU Ter­ri­toires (voir à ce sujet le hors-série 72 de la revue urba­nisme) por­te­ront pré­ci­sé­ment sur :

– les petites cen­tra­li­tés (du point de vue de l’attractivité com­mer­ciale à Chau­ny, de la struc­tu­ra­tion des ser­vices publics à Mar­tel, de l’inclusion sociale et géné­ra­tion­nelle à Caumont-sur-Aure) ;

– les rôles que les petites villes jouent dans les com­plé­men­ta­ri­tés ter­ri­to­riales (Parc natu­rel régio­nal [PNR] des Baron­nies pro­ven­çales, Thizy-les-Bourgs) ;

– leurs capa­ci­tés de rési­lience face aux crises (ali­men­taire à Dieu­le­fit ; cli­ma­tique dans la val­lée de la Roya, le Pays des Écrins et à L’Étang-Salé ; éner­gé­tique dans la Com­mu­nau­té de com­munes de la Haute-Bigorre) ;

– la réno­va­tion des outils de l’aménagement des ter­ri­toires pour les petites villes (par l’accompagnement des ini­tia­tives citoyennes à Volonne, l’analyse des limites du Plan local d’urbanisme [PLU] de Le Porge, la par­ti­ci­pa­tion habi­tante dans la Com­mu­nau­té de com­munes de Lava­lette Tude Dronne et dans la com­mune du Teil) ;

– la lutte contre l’habitat indigne (Guin­gamp).

Lors de son dis­cours d’ouverture du col­loque POPSU Métro­poles, Jac­que­line Gou­rault a d’ailleurs énon­cé une véri­table doc­trine d’un « État accom­pa­gna­teur des ter­ri­toires », reven­di­quant de diri­ger un « grand minis­tère des ter­ri­toires », qui a été com­plé­té cette année par l’arrivée d’une ministre délé­guée à la Ville, Nadia Hai, d’un secré­taire d’État à la Rura­li­té, Joël Giraud, et d’un secré­taire d’État char­gé de la Tran­si­tion numé­rique et des Com­mu­ni­ca­tions élec­tro­niques, Cédric O. On remar­que­ra cepen­dant que le ministre délé­gué aux Trans­ports, Jean-Bap­tiste Djeb­ba­ri, et la ministre délé­guée au Loge­ment, Emma­nuelle War­gon, sont rat­ta­chés à la ministre de la Tran­si­tion éco­lo­gique, Bar­ba­ra Pom­pi­li. Ces deux ministres sont éga­le­ment inter­ve­nues durant le colloque.

Le point nodal est ce que Jac­que­line Gou­rault appelle « la dif­fé­ren­cia­tion ter­ri­to­riale », soit l’adaptation des poli­tiques publiques à la diver­si­té des situa­tions vécues ; elle estime que le pro­jet de loi 4D don­ne­ra « l’opportunité – et la liber­té – aux ter­ri­toires d’expérimenter leurs propres façons de mener des poli­tiques publiques effi­caces, notam­ment en ren­for­çant les com­plé­men­ta­ri­tés ». Et elle sou­ligne que cette dimen­sion est éga­le­ment au coeur de la nou­velle démarche des Contrats de relance et de tran­si­tion éco­lo­gique (CRTE), dont la carte des péri­mètres a été ren­due publique fin mars. Les CRTE ont voca­tion à regrou­per les démarches contrac­tuelles exis­tantes, notam­ment « Action coeur de ville » et « Petites villes de demain ». Les 833 péri­mètres ont été défi­nis par les pré­fets de dépar­te­ment, en concer­ta­tion avec les élus locaux. Dans 75 % des cas, le péri­mètre rete­nu est celui de l’intercommunalité et dans 25 % des cas, le futur CRTE regrou­pe­ra 2, 3, voire davan­tage d’EPCI, sou­vent à l’échelle d’un pays ou PETR. C’est la pre­mière fois, sou­ligne un com­mu­ni­qué com­mun de Jac­que­line Gou­rault et Bar­ba­ra Pom­pi­li qu’un « dis­po­si­tif contrac­tuel pro­po­sé par l’État aux col­lec­ti­vi­tés com­mu­nales et inter­com­mu­nales couvre l’ensemble du territoire ».

Pour en savoir plus, lire le pre­mier bilan d’Ac­tion cœur de ville, avril 2021 (ANCT-PUCA)

Antoine Lou­bière, rédac­teur en chef

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